Bataille acharnée dans les wilayas pour les sièges de sénateurs

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La compétition pour un siège au Conseil de la Nation, prévue le 9 mars prochain, sera intense entre les cadres universitaires et les compétences d’une part, et une minorité d’élus issus du monde des affaires et de la finance d’autre part. Il s'agit d'une évolution notable dans ce type d'élections, où, auparavant, l'issue était souvent déterminée par ceux qui arrivaient avec une "valise d'argent" sans autre considération. Cela signifie que la politique de criminalisation de l'argent sale et de l'achat des consciences a largement porté ses fruits au niveau local, en attendant le jour décisif.
Selon des sources informées des candidatures au Conseil de la Nation à Constantine, six candidats issus de différentes formations politiques ont été validés, tandis que d’autres candidatures ont été rejetées et que l’examen des dossiers restants, déposés auprès de l'Autorité nationale indépendante des élections, est toujours en cours.
Nos sources ont révélé que, tandis que plusieurs partis politiques ont officiellement annoncé leurs candidats au Conseil de la Nation, le bloc des indépendants n’a pas encore tranché son choix. Leur candidat ne sera désigné que d’ici le 13 février prochain, date limite de dépôt des dossiers auprès de l'Autorité indépendante des élections. Seuls les candidats dont les dossiers seront acceptés pourront participer aux élections primaires.
Concernant les partis politiques, le Rassemblement national démocratique a désigné son secrétaire de wilaya, Issam Bahri, actuellement président de l'Assemblée populaire de wilaya et propriétaire d’une maison d’édition.
Le Front de libération nationale a, quant à lui, choisi Abdelmoumen Bahri, membre du comité central du parti et président de la commission santé à l’Assemblée populaire de wilaya, également cadre à l’hôpital d’Aïn Abid.
Le Mouvement de la société pour la paix a validé la candidature de Nadhir Ben Djaballah, président de la commission des affaires sociales et de la solidarité à l’Assemblée populaire de wilaya, et cadre retraité. Par ailleurs, le maire de Constantine, Cheraf Ben Sari, professeur universitaire à la faculté de médecine vétérinaire, a réussi à obtenir son ticket pour la course électorale.
Deux candidatures indépendantes ont été validées : celle du maire de Didouche Mourad, Ben Hamida Hassan, promoteur immobilier, et celle de Khaled Dekich, élu à la municipalité d’Aïn Smara et ancien entrepreneur avant d’intégrer la mairie.


L’expertise, l’argent et les compétences

À Annaba, il semble que la course pour accéder au Conseil de la Nation sera limitée aux rivaux traditionnels : le Front de libération nationale, le Mouvement de la société pour la paix, le Front El Moustaqbal et le Rassemblement national démocratique. Ces partis misent sur leur bilan lors des dernières élections locales ainsi que sur les alliances, dont la conclusion a été laissée à la discrétion de chaque candidat au niveau local, en fonction des spécificités de chaque wilaya.
Le Front « Al-Moustakbal » soutient la candidature de Khaf Allah Bilal, un cadre de l'État quadragénaire, titulaire de plusieurs diplômes. De son côté, le Mouvement de la société pour la paix, après plus de deux semaines de consultations, a choisi comme candidat Abdelkader Hattab, 42 ans, titulaire d'un master en sciences politiques spécialisé en "administration publique" et ingénieur en électronique.
Le parti Sawt Echâab a, quant à lui, désigné un nouveau venu sur la scène politique locale, Cherif Bouaricha, avocat agréé auprès de la Cour suprême et du Conseil d'État.
Le Front de libération nationale a placé sa confiance en Youssef Braberi, un jeune homme d'affaires et militant récent, ayant rejoint le parti en 2021. Il se lance dans la course au Conseil de la Nation après avoir créé la surprise lors des élections internes du parti, en éliminant, contre toute attente, Nour-Eddine Klaiïa, membre du comité central.
Enfin, le Rassemblement national démocratique a choisi son secrétaire de wilaya, Karim Dakdouk, sexagénaire, pour représenter le parti dans cette élection.


Lutte entre le FLN et le RND


À Biskra, la rivalité entre le Front de libération nationale et le Rassemblement national démocratique se renouvelle une fois de plus.
Comme d’habitude, les élections primaires du parti historique ont abouti à la victoire du maire de Biskra, l’avocat Tarek Djoudi, qui est considéré comme un atout majeur pour décrocher un siège au Sénat.
De l’autre côté, le Rassemblement national démocratique entrera en lice avec la candidature d’Adel Inaya, membre de l’Assemblée communale d’El Oued et entrepreneur.
Dans ce contexte, les autres partis, qui disposent d’un nombre limité de voix, feront sans doute l’objet de manœuvres, de tractations et d’alliances avec les deux grands rivaux, dans l’espoir de gagner en influence et en positionnement politique à l’avenir. De leur côté, le MSP, El Binaa et Karama ont misé sur des candidats ayant une expérience variée dans les administrations et les assemblées locales.


Mission difficile


De nombreux observateurs des élections du renouvellement partiel du Conseil de la Nation dans la wilaya de Batna estiment que ce scrutin diffère largement des précédents.
Bien que le Front de libération nationale et son candidat, Ahmed Boumaâraf, président actuel de l'Assemblée populaire de wilaya et ancien cadre de l’Agence régionale du Fonds national de péréquation des œuvres universitaires à Batna, semblent favoris, le résultat des urnes pourrait révéler d'autres surprises. Parmi les candidats sérieux figure Mohamed Salah Messaoui, homme d'affaires aisé et représentant du Rassemblement national démocratique.
Des observateurs de la scène politique locale estiment que le Front Al-Moustaqbal constitue un véritable adversaire pour le FLN. Ce parti organise ce lundi une élection interne pour désigner son candidat au Sénat parmi un nombre important de postulants, dont Mourad Ajoul, propriétaire d’une agence de voyages, et Abeche Salah, ancien cadre d’une entreprise publique. Ces derniers rivalisent avec d’autres figures politiques locales comme Abdallah Mechachti, ancien maire de Tazoult, Miloud Ghodbane, maire de Chemora, et Zakaria Djamel, maire de Oued Taga, ainsi que Kamel Hamissi, membre de l'Assemblée populaire de wilaya.
De son côté, le Mouvement El Binaa a choisi Samir Beroual, un retraité de l’Armée nationale populaire, comme candidat.
Quant aux indépendants, ils sont représentés par des présidents de commissions de l’Assemblée populaire de wilaya, notamment Moustapha Brikat, président de la commission des affaires sociales, et Adel Ben Harkat, tous deux cadres et militants associatifs.


Exclusion des alliances et émergence des compétences


Dans la wilaya de Sétif, le dossier du premier candidat indépendant pour l’élection du renouvellement du Conseil de la Nation a été accepté. Il s'agit du jeune Fassi Samir, âgé de 37 ans, cadre et employé administratif.
D'un autre côté, et pour la première fois, aucune alliance n’a été observée entre les grands partis représentés à l’Assemblée populaire de wilaya. Le Front de libération nationale mise sur Moussa Bouragaa, gestionnaire bénéficiant d’un avantage certain en raison de la domination du FLN sur la majorité des assemblées communales.
Le Rassemblement national démocratique a, quant à lui, désigné Abdelkarim Berrik, avocat agréé, qui compte sur ses alliances avec d’autres partis pour renforcer ses chances.
De son côté, le Mouvement de la société pour la paix a présenté Mouwafak Abed, cadre universitaire et maire de Moukelane, pour affronter ses concurrents élus.


Les élites universitaires


Dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, la compétition pour un siège au Conseil de la Nation se distingue par une forte présence des élites universitaires. Les primaires du Rassemblement national démocratique ont abouti à la désignation de Hamache Ibrahim, docteur en histoire.
Le premier candidat à avoir reçu l’approbation de l’Autorité nationale indépendante des élections est Bachane Toufik, candidat indépendant sous la liste du "Rassemblement des indépendants". Il est ingénieur d'État en informatique et occupe actuellement le poste de secrétaire général de la faculté des sciences de la nature et de la vie à l'université Bachir El Ibrahimi.
Le candidat du Front Al Moustakbal est Abdelrazak Chetouh, gestionnaire d’une entreprise de transformation de l’acier, ayant un niveau d’éducation du cycle moyen.
Le Mouvement de la société pour la paix a présenté Bouganjour Djallel, spécialiste en oncologie et chef du service d’oncologie à l’hôpital Bouzidi depuis sa création.
De son côté, le FLN a désigné Boubker Abdelnour, professeur de philosophie dans l’enseignement secondaire.
Toutefois, le candidat qui attire le plus d'attention est Lakhdar Bourahla, président de l’Assemblée populaire de wilaya, qui se présente en tant qu’indépendant, bien qu'il soit revenu récemment au sein du Rassemblement national démocratique, parti où il était militant et ancien président de l’Assemblée populaire communale de Tiksir.