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L’Algérie a décidé de suspendre ses relations consulaires avec les préfectures de Nice, Marseille et Montpellier, dans le sud de la France, en réponse aux campagnes successives de poursuites contre les migrants algériens en situation irrégulière ayant fait l’objet d’ordres administratifs d’expulsion du territoire français.
Dans le contexte des tensions auxquelles sont confrontées les relations algéro-françaises depuis l’été dernier, le consulat algérien de Nice a suspendu, depuis mardi, toutes formes de coopération consulaire avec les autorités de la ville, selon ce qu’a confirmé la station de radio Europe 1, qui a indiqué que cette décision diplomatique algérienne "est intervenue quelques jours seulement après la suspension des relations avec les consulats algériens à Marseille et Montpellier".
En conséquence directe de cette mesure, toutes les procédures consulaires liées aux détenus et aux personnes retenues d’origine algérienne en France seront suspendues. Aucun laissez-passer consulaire ne sera accordé dans ces trois villes jusqu’à nouvel ordre. Sur cette base, si les autorités françaises arrêtent un migrant en situation irrégulière ne possédant pas de passeport et souhaitent vérifier son identité auprès de l’autorité consulaire algérienne de la ville concernée, elles ne trouveront pas la coopération requise.
Cette procédure repose sur un accord entre les deux pays, dont la disposition principale stipule que la France ne peut expulser aucun Algérien sans obtenir un laissez-passer consulaire l’autorisant à le faire.
Europe 1 a confirmé que l’Algérie a refusé l’expulsion de 23 Algériens ayant fait l’objet d’OQTF, et ce, depuis l’incident du refus d’entrée de Boualem Naaman, connu sous le nom de Doualmen, en janvier dernier, alors qu’il réside à Montpellier depuis 30 ans.
L’Algérie possède 18 consulats en France, répartis dans les villes accueillant le plus grand nombre de migrants algériens. Selon les médias français, la majorité des personnes concernées par les expulsions se trouvent dans les trois villes visées par la décision algérienne de suspension des relations consulaires.
Les problèmes de coopération consulaire entre les deux pays remontent à 2021, lorsque l’ancien ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait protesté contre la "faible coordination" des consulats d’Algérie, du Maroc et de la Tunisie en matière de délivrance des laissez-passer consulaires. À la suite de cette protestation, la France avait réduit de moitié les quotas de visas accordés à ces trois pays.