Economie

Des transactions sans argent liquide d'ici 2028

l’Algérie a fait preuve d’une forte résilience grâce à une croissance économique soutenue

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Le Gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb, a affirmé que la stratégie élaborée par le Comité national des paiements, créé l’année dernière dans le but de faciliter les transactions bancaires, permettra d’atteindre l’objectif de "transactions sans espèces d’ici 2028".

Dans un entretien accordé à l’Agence de presse algérienne (APS), publié vendredi soir, Taleb a déclaré que "parmi les engagements contenus dans la nouvelle loi monétaire et bancaire figure celui, ferme, d’accélérer la modernisation et la numérisation du système bancaire national, notamment à travers la création de la commission nationale des paiements, qui a mis en place la stratégie nationale visant à parvenir à des transactions sans numéraire d’ici 2028".

Cette commission, instaurée par la loi monétaire et bancaire sous la présidence du Gouverneur de la Banque d’Algérie, regroupe des représentants de la Banque d’Algérie, d’Algérie Poste, de la Direction générale de la sécurité intérieure, de la Direction générale de la sûreté nationale, de la Gendarmerie nationale, ainsi que de l’Association des banques et établissements financiers, et des experts en finance.

La commission est chargée de suivre l’évolution de l’utilisation et de la diffusion des moyens de paiement scripturaux, de surveiller l’usage des moyens de paiement internationaux en Algérie, d’encourager l’innovation dans les outils de paiement scripturaux, et de mettre à jour la stratégie nationale pour les moyens de paiement scripturaux (chèques, virements, paiements électroniques, etc.)

Le Gouverneur a, par ailleurs, affirmé que "l’Algérie a fait preuve d’une forte résilience grâce à une croissance économique soutenue, notamment hors secteur des hydrocarbures, à un niveau très confortable de réserves de change, à une dette extérieure quasi inexistante, à une baisse notable de l’inflation, ainsi qu’à un secteur bancaire solide ayant résisté aux chocs successifs de ces dernières années".

Il a souligné la politique menée par la Banque d’Algérie pour faire face aux crises successives ayant affecté l’économie mondiale ces dernières années, citant notamment la pandémie de Covid-19, les pressions géopolitiques croissantes, les fluctuations des prix des matières premières – en particulier énergétiques et alimentaires – ainsi que les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales, sans oublier le durcissement des politiques monétaires dans les économies avancées.

Taleb a également indiqué qu’au cours de la période post-pandémique, la Banque d’Algérie a travaillé à atténuer l’inflation, dont 70 % étaient importés (inflation par les coûts), en renforçant la valeur de la monnaie nationale, ce qui a permis de réduire l’impact de cette inflation importée dans un contexte marqué par des indicateurs extérieurs solides, comme l’excédent de la balance des paiements et un niveau confortable de réserves de change.

Le Gouverneur a souligné que "la baisse enregistrée du taux d’inflation ces derniers mois, qui s’est établi à 2,66 % en août 2025 – un niveau inférieur à l’objectif fixé par la politique monétaire – a été le principal facteur ayant conduit le Conseil de la monnaie et du crédit à réduire le taux d’intérêt directeur de 0,25 % pour le fixer à 2,75 %, dans le but de renforcer la capacité du système bancaire à financer l’économie."