Economie

La dette intérieure est sous contrôle

Quant au Fonds de régulation des recettes, le ministre des Finances a indiqué que ses ressources ont été utilisées pour couvrir les dépenses de l’État et apurer la dette publique, dans le but de réduire le déficit

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Le ministre des Finances, Abdelkrim Boulezrad, s’est exprimé avec un ton optimiste lors de sa réponse aux membres du Conseil de la Nation, affirmant que la loi de finances 2026 consacre l’orientation de l’État vers le financement de l’économie nationale à travers de grands investissements à vocation développementale. Cela reflète, selon lui, la transition de l’Algérie vers une économie diversifiée et plus efficace, dans le cadre d’une vision stratégique axée sur l’amélioration de la performance financière et le soutien à une croissance durable.

Boulezrad a expliqué, à l’issue de la discussion du texte de la loi de finances, que les mesures proposées visent à renforcer les outils de financement et à poursuivre les réformes structurelles. Il a précisé que la dette publique, estimée à environ 17 000 milliards de dinars, a été orientée vers des investissements à rentabilité économique.
Il a cité à cet effet l'allocation de 2 500 milliards de dinars à des projets de renforcement du réseau électrique et à des stations de dessalement de l’eau de mer, ce qui a permis le lancement de grands projets agricoles et industriels dans les wilayas du Sud, ainsi que l’avancement de projets stratégiques tels que le phosphate de l’Est, Gara Djebilet et les lignes ferroviaires qui y sont liées.

Le ministre a affirmé que l’atteinte de l’autosuffisance dans le secteur agricole constitue un objectif central dans les orientations du gouvernement. Il a souligné la mise à disposition des conditions favorables pour les investisseurs grâce au développement des infrastructures, notamment l’électricité, ce qui a permis l’émergence de projets productifs ayant contribué à l’amélioration du niveau de vie et à des impacts tangibles sur le développement local.
Il a ajouté que le taux de croissance hors hydrocarbures — en particulier dans le bâtiment, l’agriculture et l’industrie, qui ont enregistré une croissance de 6 % — prouve que l’économie nationale s’oriente vers la diversification, contre une croissance limitée dans le secteur des hydrocarbures qui ne dépasse pas 0,3 %.

En réponse aux préoccupations concernant les dépenses imprévues, Boulezrad a assuré que ce dispositif constitue un mécanisme important pour accélérer l’intervention financière sans recourir à une loi de finances complémentaire, garantissant ainsi la continuité de la gestion publique.
Il a également précisé que la décision de prélever les bénéfices des entreprises publiques concerne les sociétés disposant d’une situation financière confortable, conformément à une instruction du Président de la République, et que le code de commerce accorde au Trésor le droit de percevoir les bénéfices après calcul des taxes et impôts.

Concernant le Fonds de régulation des recettes, le ministre a confirmé que ses ressources ont été utilisées pour couvrir les dépenses de l’État et rembourser la dette publique dans le but de réduire le déficit, en cohérence avec l’objectif initial de création de ce fonds.

Boulezrad a également révélé une avancée significative dans la numérisation de la gestion des biens de l’État, des impôts et des douanes. Il a indiqué que la numérisation des services locaux des domaines sera finalisée d’ici la fin de l’année, tandis que le titre foncier électronique sera lancé en 2026.
Un nouveau système de gestion des dossiers fiscaux concernant 1,2 million d’opérateurs économiques sera adopté avant la fin de l’année. Il a ajouté que le système d’information du Trésor et du budget est en phase de test, et qu’une partie sera opérationnelle durant l’année 2026, dans la perspective d’une numérisation complète des opérations financières.

En ce qui concerne le commerce de troc dans le Sud, le ministre a indiqué que le cadre réglementaire qui le régit est en cours de révision. Il a mentionné la préparation d’une loi sur les marchés publics spécifique aux wilayas du Sud pour lever les obstacles et accélérer la cadence de réalisation. Le décret exécutif y afférent sera présenté prochainement au gouvernement.

Boulezrad a conclu en affirmant que le gouvernement adopte une approche fondée sur la définition des priorités et l’harmonisation des projets avec les politiques économiques. Il a expliqué que le budget ne peut satisfaire toutes les demandes en même temps, mais doit être orienté vers les projets les plus productifs et ayant le plus grand impact. Il a exprimé son optimisme et sa confiance quant aux perspectives financières et économiques du pays.