Economie

Une baisse "historique" des prix de voitures en perspective

Après l’expansion des opérations d’importation depuis l’étranger, et une stagnation évidente sur les marchés locaux des voitures d’occasion

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Depuis plusieurs semaines, le marché automobile en Algérie traverse une période d’attente prudente, marquée par de forts signaux annonçant une baisse imminente et qualifiée d’"historique" des prix des véhicules. Cette tendance s’explique notamment par l’élargissement des opérations d’importation depuis l’étranger et la stagnation notable observée sur les marchés locaux, en particulier celui des voitures d’occasion.

Face à cette perspective de baisse, de nombreuses voix parmi les acteurs et observateurs du secteur recommandent aux citoyens de reporter l’achat de véhicules de quelques semaines ou mois. Selon eux, le marché s’apprête à connaître une phase inévitable de correction des prix, avec des baisses pouvant atteindre 20 à 30 millions de centimes, selon les modèles, par rapport aux prix actuels.

Dans ce contexte, certaines pages spécialisées sur les réseaux sociaux jouent un rôle de pression indirecte sur les vendeurs, en diffusant des offres d'importation à des prix très compétitifs — notamment depuis la Chine, désormais considérée comme l'une des principales alternatives pour l'importation individuelle de véhicules de moins de trois ans. Cela a contribué à créer un flottement des prix chez les vendeurs locaux.

L’intensification des importations de voitures d’occasion en provenance de Chine, en particulier celles âgées de moins de trois ans, commence déjà à affecter clairement les prix sur le marché local. Ces véhicules, arrivant dans les ports algériens à des tarifs relativement bas comparés aux prix pratiqués localement, ont modifié les dynamiques de l’offre et de la demande. À cela s’ajoutent les mesures gouvernementales visant à réduire les droits de douane, en se basant sur la valeur réelle des véhicules importés.

Cette situation a poussé de nombreux acheteurs à éviter de se précipiter dans des achats à prix élevés, préférant attendre une stabilisation du marché ou l’apparition d’options d’importation plus transparentes.

Le marché de l’occasion, longtemps considéré comme le baromètre principal de l’activité automobile en Algérie, connaît lui aussi un ralentissement sans précédent. Cela se vérifie notamment sur le marché d’Aïn Touta, dans la wilaya de Sétif, qui représente selon des estimations près de 20 % des échanges de voitures d’occasion dans le pays.

Des commerçants de ce marché affirment que le nombre de transactions hebdomadaires a chuté de manière significative, les clients se contentant souvent de poser des questions ou de comparer les offres sans concrétiser d’achats. Beaucoup de vendeurs ont été contraints de réduire leurs prix de manière marquée, tentant ainsi de limiter les pertes avant un possible "effondrement majeur", selon leurs propres termes.

Parallèlement, les plateformes de réseaux sociaux connaissent une explosion du nombre de pages et groupes dédiés à l’importation individuelle de voitures depuis l’étranger. Ces canaux présentent des offres attractives sur des véhicules neufs ou quasi neufs, à des prix largement inférieurs à ceux du marché local.

Si cette dynamique contribue à renforcer la concurrence sur le marché, elle suscite également une inquiétude croissante chez les commerçants et importateurs traditionnels, désormais contraints de réviser leurs stratégies tarifaires.