Monde

Inquiétude européenne avant le sommet américano-russe

Les Européens craignent que les frontières ukrainiennes ne soient redessinées

  • 17
  • 2:40 Min

Les dirigeants européens mettent en garde contre toute redéfinition des frontières de l’Ukraine par la force, à trois jours d’un sommet américano-russe sur l’Ukraine prévu en Alaska.

Dans une déclaration conjointe relayée par la BBC, les dirigeants européens ont affirmé que « le peuple ukrainien doit jouir de la liberté de déterminer son avenir ». La déclaration ajoute que le principe de « l’intégrité territoriale » doit être respecté, et qu’« il est interdit de modifier les frontières internationales par la force ».

La déclaration a été signée par 26 des 27 dirigeants européens, à l’exception du Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, qui entretient des relations amicales avec la Russie et a à plusieurs reprises cherché à entraver le soutien de l’Union européenne à l’Ukraine.

La déclaration reflète l’état d’inquiétude des Européens face aux mouvements de Moscou en Ukraine, que de nombreux pays – notamment ceux voisins de la Russie ou qui conservent en mémoire la présence soviétique – considèrent comme une menace directe dans un avenir proche. Ces dernières années, la Suède et la Finlande ont rejoint l’OTAN, les pays baltes ont rétabli le service militaire obligatoire, tandis que la Pologne a consacré des milliards de dollars à la construction d’une barrière à sa frontière avec la Russie.

Les Européens ont une longue histoire de guerres sanglantes au cours desquelles les frontières ont été redessinées, et ils s’inquiètent vivement de la possibilité que les États-Unis permettent un tel scénario en Ukraine. L’Union européenne considère qu’une reconnaissance juridique de la souveraineté de la Russie sur les territoires qu’elle a conquis par la force est inacceptable.

Le président américain Donald Trump a insisté sur le fait que tout accord de paix pourrait inclure « un échange de territoires », et pourrait permettre à la Russie de prendre le contrôle total du Donbass dans l’est de l’Ukraine et de conserver la Crimée, en échange de l’abandon des régions de Kherson et Zaporijjia, dont elle contrôle une partie.

Dans leur déclaration, les dirigeants européens ont affirmé que « la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a des répercussions plus larges sur la sécurité européenne et internationale », et ont souligné la nécessité d’une « paix juste et durable ».

Les Européens ont déclaré dans leur texte que l’Ukraine devait être capable de « se défendre efficacement », et ont promis de continuer à fournir un soutien militaire à Kyiv, qui « exerce son droit légitime à la légitime défense ».

La déclaration se termine par : « L’Union européenne réaffirme le droit légitime de l’Ukraine à choisir son destin, et continuera à la soutenir dans sa voie vers l’adhésion à l’Union européenne. »

Mais l’unité affichée par la déclaration a été nuancée par une petite note en bas de page précisant que « la Hongrie ne s’associe pas à cette déclaration ».

Le sommet entre Trump et son homologue russe Vladimir Poutine doit se tenir vendredi en Alaska.

Avant cela, les dirigeants de l’Union européenne tiendront des discussions avec Trump mercredi, et le Premier ministre britannique, Sir Keir Starmer, se joindra à l’appel. Ce dernier a déclaré lundi que la paix devait être « construite avec l’Ukraine, et non lui être imposée ».