L'Amenokal du Tassili n’Ajjer, El-Bekri Ghouma a exprimé de vives inquiétudes face aux saisies record de drogues et de substances psychotropes régulièrement interceptées par l’Armée nationale populaire et les différents services de sécurité dans les régions du Grand Sud, en particulier autour du Tassili et aux confins des frontières nationales. Cette intervention marque une première du genre pour l’Amenokal des Touaregs du Tassili n’Ajjer, situé dans l’extrême sud-est algérien.
Ghouma, également membre du Conseil de la Nation (tiers présidentiel), a déclaré dans un communiqué publié dimanche que les quantités de drogues saisies représentent un "danger imminent ciblant notre jeunesse et notre société", et témoignent de "l’activité intense des réseaux criminels organisés qui commercent avec des vies humaines, exploitant l’immensité géographique de la région".
Ce cri d’alerte parlementaire constitue un précédent important, dans un contexte où plusieurs opérations majeures ont récemment permis de déjouer l’introduction massive de drogues et de psychotropes à travers le désert, au point de faire de cette menace un phénomène à part entière, nécessitant des stratégies opérationnelles spécifiques pour y faire face.
Le communiqué souligne aussi un élément de gravité supplémentaire : ces "réseaux criminels introduisent des armes et des munitions et n’hésitent pas à les utiliser", ce qui représente "une menace directe pour la sécurité des personnes, des biens, ainsi que pour la paix et la stabilité de nos zones frontalières". Ghouma qualifie ces agissements de "violation flagrante de la souveraineté nationale".
Il a salué "avec une grande fierté les efforts considérables et continus de nos forces armées, dans toutes leurs composantes, pour la protection de nos frontières et le démantèlement de tous les réseaux de contrebande".
Le communiqué appelle également tous les habitants de la région, en particulier les jeunes, à une mobilisation totale, à une vigilance accrue et à une coopération étroite avec les services compétents, notamment en signalant tout comportement suspect.
L’implication directe du chef traditionnel dans cette mise en garde contre l’empoisonnement délibéré du Sud algérien par les drogues illustre l’ampleur croissante de la menace. Elle impose désormais la mise en place de stratégies diversifiées et renforcées pour contenir ce fléau.
Ces dernières années, des changements notables ont été observés dans les itinéraires et les circuits de trafic de psychotropes, qui utilisent désormais le vaste Sud algérien comme point d’entrée, de stockage et de transit, avec une intensification visible des activités dans ces zones reculées.
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