Monde

L’Iran va-t-il fermer le détroit d’Ormuz?

Il s’agit du passage maritime le plus important pour le flux mondial de pétrole

  • 160
  • 1:48 Min

Le Parlement iranien a approuvé, ce dimanche, la fermeture du détroit d’Ormuz à la navigation maritime, l’exécution de cette décision restant entre les mains de la plus haute instance sécuritaire du pays, selon ce qu’a rapporté l’agence iranienne Tasnim.

La fermeture du détroit d’Ormuz constitue l’un des moyens de pression les plus importants entre les mains de Téhéran, en raison de son impact sur l’économie mondiale, notamment sur le marché pétrolier. Ce détroit est un passage stratégique pour les navires transportant le pétrole et le gaz provenant des plus grands producteurs du Golfe.

Le détroit d’Ormuz est situé dans la région du Golfe arabo-persique, séparant les eaux du Golfe d’un côté, et celles du golfe d’Oman, de la mer d’Arabie et de l’océan Indien de l’autre. C’est le seul débouché maritime pour l’Irak, le Koweït, le Bahreïn et le Qatar.

Il est bordé au nord par l’Iran (province de Bandar Abbas) et au sud par le Sultanat d’Oman (province de Musandam), qui supervise le trafic maritime dans le détroit, car le passage des navires se fait dans ses eaux territoriales.

Le détroit est, selon le droit international, considéré comme une partie des eaux internationales, où tous les navires ont le droit de passage, tant que cela ne porte pas atteinte à la sécurité ou à l’ordre des pays riverains.

Le 30 avril 1982, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer a été adoptée par les pays riverains. L’un des articles les plus importants de cette convention est l’article 38, qui stipule « Tous les navires empruntant les détroits internationaux, y compris le détroit d’Ormuz, ont le droit de passage sans entrave, qu’il s’agisse de navires commerciaux ou militaires. »
L’Iran a toujours revendiqué son droit à superviser le détroit, au motif qu’il se trouve dans ses eaux territoriales, mais sa demande a été rejetée lors de la Conférence sur le droit de la mer de 1958.

La fermeture du détroit d’Ormuz aura un effet direct sur les prix du pétrole. Les dernières estimations indiquent que 40 % du pétrole mondial transitent par ce détroit, ce qui rend probable une flambée des prix du baril au-delà des 100 dollars.