Les missiles balistiques... l'atout maître de l'Iran

En réponse aux attaques sionistes contre ses installations nucléaires et ses principaux chefs militaires, l'Iran a lancé, depuis vendredi dernier, des centaines de missiles balistiques en direction des territoires occupés, atteignant de nombreuses cibles au sol, et ce, en déjouant les systèmes de défense aérienne avancés de l'entité.

Bien qu'il soit impossible de connaître avec précision la taille de l'arsenal balistique iranien, le pays figure parmi les nations les plus avancées dans la fabrication de ce type de missiles destructeurs. Mais comment fonctionnent ces missiles ? Et quelle est leur portée maximale ?

Les missiles balistiques sont des armes à longue portée conçues pour transporter des ogives conventionnelles ou nucléaires en suivant une trajectoire balistique (ou arquée).

Ces missiles sont lancés à l’aide de puissants moteurs-fusées, qui les propulsent à très grande vitesse jusqu’à la haute atmosphère, voire dans l’espace. Une fois les moteurs arrêtés, le missile suit une trajectoire préalablement définie, puis rentre dans l’atmosphère terrestre à un angle abrupt avant d’atteindre sa cible.

Les missiles balistiques peuvent parcourir des distances allant de quelques centaines de kilomètres à plus de 10 000 kilomètres, traversant ainsi des continents.

Ils sont classés en fonction de leur portée : Missile balistique de champ de bataille (BRBM) – Portée inférieure à 200 kilomètres (124 miles), Missile balistique à courte portée (SRBM) – Portée inférieure à 1 000 kilomètres (621 miles), 
Missile balistique à moyenne/moyenne-longue portée (MRBM/IRBM) – Portée comprise entre 1 000 et 3 500 kilomètres (621 à 2 175 miles), Missile balistique à longue portée (LRBM) – Portée comprise entre 3 500 et 5 500 kilomètres (2 175 à 3 418 miles).

Quelles vitesses peuvent-elles atteindre ?

Les missiles balistiques volent à des vitesses extrêmement élevées, leur permettant de parcourir des milliers de kilomètres en seulement quelques minutes.

La vitesse à laquelle ils voyagent est mesurée en « Mach », une unité équivalente à la vitesse du son.

Par exemple, Mach 5 signifie cinq fois la vitesse du son.

Certains missiles — généralement à courte portée — atteignent des vitesses supersoniques (supérieures à Mach 1, soit environ 1 225 km/h ou 761 mi/h), tandis que les missiles à plus longue portée peuvent atteindre des vitesses hypersoniques, supérieures à Mach 5 (6 125 km/h ou 3 806 mi/h).

En ce qui concerne la charge utile, les missiles balistiques intercontinentaux sont principalement utilisés pour transporter des ogives nucléaires sur de très longues distances entre les continents.

Bon nombre de ces missiles sont également équipés pour frapper plusieurs cibles simultanément.

Combien de temps faut-il aux missiles iraniens pour atteindre l’entité ?

La distance entre l’Iran et la Palestine occupée varie entre 1 300 et 1 500 kilomètres (800 à 930 miles).

Les missiles balistiques iraniens voyageant à une vitesse de Mach 5 peuvent atteindre leur cible en environ 12 minutes, bien que le temps exact dépende du type de missile et du lieu de lancement.

Les missiles supersoniques sont souvent utilisés pour mener des frappes précises contre des cibles stratégiques, et ils peuvent être équipés d’ogives conventionnelles ou nucléaires.

Pourquoi les missiles balistiques sont-ils difficiles à intercepter ?

Ce qui rend les missiles balistiques particulièrement dangereux, c’est leur longue portée, leur grande vitesse et la difficulté à les intercepter.

Leur trajectoire rapide et élevée laisse très peu de temps aux systèmes de défense pour réagir. Lorsqu’ils rentrent dans l’atmosphère terrestre, ils plongent à une vitesse encore plus élevée, rendant leur interception extrêmement difficile.

De plus, certains missiles déploient des leurres ou des contre-mesures pour tromper les radars et les systèmes antimissiles, compliquant encore davantage leur interception.

Quelle est la différence entre les missiles balistiques et les missiles de croisière ?

L’Iran a également utilisé des missiles de croisière contre l’entité sioniste.

Contrairement aux missiles balistiques, les missiles de croisière volent à basse altitude et de manière stable, semblables à des drones, ce qui leur permet d’échapper plus facilement aux défenses aériennes.

Bien qu’ils soient plus lents que les missiles balistiques — offrant ainsi plus de temps aux défenses pour réagir — leur vol à basse altitude les rend plus difficiles à détecter.

Leur capacité à manœuvrer leur permet aussi de modifier leur trajectoire, de contourner des obstacles et d’éviter les systèmes de défense antimissile.

Alors que les missiles balistiques iraniens peuvent atteindre leur cible en environ 12 minutes, les missiles de croisière peuvent prendre jusqu’à 2 heures, et les drones peuvent mettre environ 9 heures.

Comment la rotation de la Terre influence-t-elle la trajectoire d’un missile ?

Lorsqu’un missile balistique est lancé, il entre dans une interaction complexe régie par les lois de la physique. Alors que beaucoup s’imaginent qu’un missile suit une trajectoire parabolique simple entre son point de départ et sa cible, la réalité est bien plus complexe : la rotation de la Terre est l’un des facteurs les plus importants à prendre en compte, surtout sur de longues distances.

Cette rotation introduit plusieurs effets physiques que les concepteurs de missiles et les planificateurs militaires doivent soigneusement considérer. Les ignorer peut entraîner des erreurs de ciblage importantes, allant de centaines de mètres à plusieurs kilomètres.

Lors du lancement, le missile ne quitte pas seulement la surface terrestre, il conserve également la vitesse de rotation de la Terre à son point de départ. C’est un peu comme si vous jetiez un caillou en l’air depuis une voiture en mouvement : il gardera la vitesse du véhicule. De même, un objet lâché depuis un avion conserve la vitesse de cet avion en tombant.

Dans le cas des missiles balistiques : un missile tiré vers l’est bénéficiera d’une force de gravité légèrement réduite, ce qui le fera rester plus longtemps en altitude, risquant de dépasser sa cible verticalement.
À l’inverse, un missile tiré vers l’ouest retombera un peu plus rapidement.
Bien que cette différence dans la gravité soit infime (de l’ordre de quelques centièmes de pour cent), elle peut, sur de longues distances, se traduire par des écarts de plusieurs mètres, voire dizaines de mètres en hauteur — assez pour altérer significativement la précision du tir si elle n’est pas corrigée.

"Fattah... frappe les bastions sionistes"

Le "Fattah" est considéré comme le premier missile balistique hypersonique produit par l'Iran, avec une portée maximale allant jusqu'à 1400 kilomètres, selon l'agence de presse IRNA.

Le missile utilise un système de carburant solide et peut atteindre des vitesses de Mach 13 à 15 (plus de 15 000 kilomètres par heure) lors de l'impact sur sa cible.

Selon les médias iraniens, le "Fattah" est un missile supersonique capable de traverser les systèmes de défense antimissile les plus avancés et sophistiqués, et peut cibler ces systèmes de défense antimissile. L'Iran l'a annoncé le 6 juin 2023.

En octobre de la même année, le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien a annoncé avoir visé trois bases militaires sionistes dans la Jaffa occupée avec des missiles balistiques hypersoniques "Fattah" pour la première fois, précisant que 90 % des missiles ont atteint leurs cibles.

Cette attaque était une réponse à l'assassinat du chef du mouvement de résistance islamique "Hamas", Ismaïl Haniyeh, en Iran, du secrétaire général du "Hezbollah", Hassan Nasrallah, et du commandant de la "Force Qods" au Liban, Abbas Neelforoushan.

L'Iran possède également une gamme de missiles balistiques tels que le missile sol-sol "Etemad" fonctionnant au carburant liquide.

Ce missile à longue portée a une portée d'environ 1700 kilomètres, pèse environ 17,5 tonnes, et sa tête militaire pèse environ 750 kilogrammes.

Quant aux missiles balistiques "Qadr", ils sont capables de frapper des cibles à une distance de 2000 kilomètres avec une grande précision. Ils pèsent 17 tonnes et peuvent transporter une ogive pesant 640 kilogrammes.

Le système de missiles iranien comprend également le missile sol-sol "Sejjil", qui est équipé de deux moteurs à carburant solide et dont la portée atteint 2500 kilomètres.

Le missile "Khorramshahr" peut transporter une ogive pesant 1,8 tonne et fonctionne au carburant liquide.

Le missile balistique "Khaibar Shekan" a une portée de 1450 kilomètres.

Le missile "Shahab", l’un des missiles balistiques iraniens les plus importants, fonctionne au carburant liquide et a une portée d’environ 1300 kilomètres.

Enfin, le missile balistique "Haj Qasem", qui fonctionne au carburant solide, a une portée de 1400 kilomètres.