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Visites suspectes d'une délégation émiratie au Mali et au Niger

Le pays du Golfe investit dans les tensions avec les États du Sahel

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Une délégation émiratie de haut niveau a effectué une série de visites dans les pays du Sahel, dans une démarche qui confirme que ce pays du Golfe cherche à exploiter les vides laissés par le refroidissement des relations entre l’Algérie et les pays sahéliens.

Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a reçu hier une délégation émiratie conduite par le ministre d'État au ministère des Affaires étrangères, Sheikh Shakhbout ben Nahyan Al Nahyan, en vue de "renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays" et "étendre le partenariat entre le Mali et les Émirats dans les domaines de la sécurité, du développement économique et de l’industrie". Depuis Bamako, la délégation s’est envolée vers le Niger, où elle a été accueillie par le général Abdourahamane Tiani.

La "coopération dans le domaine sécuritaire" implique un soutien à la politique des autorités militaires de transition, qui étouffent la classe politique et mènent une guerre déclarée contre les Touaregs (Azawad) dans le nord.

Selon des observateurs, cette visite intervient dans un contexte délicat marqué par de profondes mutations dans l’équilibre des forces et l’implication de nouvelles puissances internationales dans les conflits de la région, comme c’est le cas dans le nord du Mali et en Libye, où sévissent violences et affrontements armés.

Les circonstances exceptionnelles confèrent à cette visite une forte charge politique, mettant en évidence une exploitation par les Émirats arabes unis de l’hostilité des autorités de transition maliennes envers l’Algérie — si ce n’est une implication directe dès le départ — en coordination avec des rôles joués par le régime marocain à travers des initiatives ou des promesses "roses" permettant aux pays du Sahel d’avoir un accès à l’océan Atlantique.

La visite intervient également dans un contexte de crise politique et constitutionnelle interne que traverse la République du Mali, ce qui fait apparaître cette visite comme une tentative d’ingérence dans les affaires intérieures du pays et une volonté d’influencer le processus de transition, déjà prolongé au-delà des délais initialement convenus.

Il est désormais courant que cet État du Golfe, qui a normalisé ses relations avec l'entité sioniste au détriment du sang des Palestiniens, soit impliqué dans de nombreux conflits et tensions dans les pays arabes — comme au Soudan, en Libye et au Yémen — non pas à travers des médiations ou des efforts de réconciliation, mais plutôt en exacerbant les divisions dans des États fragiles et en soutenant un camp contre un autre.