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Affaires de corruption de l’ANEP et de l’Agence de loisirs: De lourdes peines prooncées

Des responsables de haut rang, dont un ancien ministre, ont été condamnés dans deux dossiers fusionnés. Les faits, qui remontent à 2014 et 2015, impliquent des accusations de dilapidation de deniers publics et d’abus de fonction à des fins d’enrichissement personnel.

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Le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed à Alger a prononcé, ce mercredi, des peines allant de l’acquittement à huit ans de prison ferme, dans deux affaires fusionnées en un seul dossier, portant sur des faits de corruption à l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP) et à l’Agence nationale de loisirs pour la jeunesse, selon des sources médiatiques et des avocats présents à l’audience.

Le tribunal a infligé la peine la plus lourde à l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Abdelkader Khomri, à savoir huit ans de prison ferme assortis d’une amende d’un million de dinars. Il a également condamné Ahmed Bousnina, ex-directeur général de l’ANEP, à deux ans de prison ferme et à une amende de 500 000 dinars.

La même peine a été prononcée à l’encontre de l’écrivain Lezhari Lebter, en sa qualité d’ancien directeur de publication de l’ANEP, ainsi que contre A. Mourad, ancien directeur des finances et de la comptabilité de cet organisme public.

Concernant l’affaire de l’Agence de loisirs pour la jeunesse, les peines prononcées sont les suivantes : cinq ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars contre Mohamed Khemisti, ex-directeur de l’agence, et trois ans de prison ferme, avec la même amende, contre M. Rachid, également ancien directeur.

Les condamnations ont également concerné une ancienne directrice de la jeunesse au ministère de la Jeunesse et des Sports, à qui la cour a infligé une peine de quatre ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars.

D’autres peines ont été prononcées à l’encontre d’entrepreneurs et de fonctionnaires de l’Agence de loisirs, allant de 18 mois à cinq ans de prison ferme. Lors de l’audience tenue le 10 mai dernier, le parquet avait requis une peine de dix ans de prison contre Abdelkader Khomri, et des peines variant entre six et huit ans de prison pour les autres accusés.

L’acte d’accusation comportait des chefs d’inculpation tels que : "abus de fonction dans le but d’un enrichissement illégal", "dilapidation de deniers publics", "violation des lois et règlements en vigueur dans le domaine des marchés publics", et "octroi d’avantages injustifiés à autrui".

Les faits reprochés remontent aux années 2014 et 2015. Lors des plaidoiries, le représentant du parquet a indiqué que les deux affaires, celle de l’Agence des loisirs pour la jeunesse et celle de l’ANEP, avaient été regroupées en une seule, en raison de la double implication d’Abdelkader Khomri, en tant que ministre de la Jeunesse et des Sports dans la première, et directeur général du groupe d’édition et de publicité dans la seconde.

Concernant l’enquête sur les deux dossiers, un audit de l’Inspection générale des finances a révélé une "dilapidation grave de fonds publics et de graves irrégularités dans les procédures de passation des marchés". Il a également été confirmé que le plan de restructuration de l’ANEP, mis en œuvre à cette époque ainsi que les partenariats conclus par la direction, ont été "un échec" et ont causé "d’importantes pertes financières".

En dehors de cette affaire, la justice a ouvert une autre enquête sur des pratiques de corruption au sein de l’ANEP, qui a conduit, en mars 2023, à la mise en détention provisoire de deux anciens directeurs de l’agence, Djamel Kaouane et Amine Chekir, tandis que l’ex-ministre de la Communication, Hamid Grine, a été placé sous contrôle judiciaire.