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Comment l’Algérie traque les fonds détournés à l'étranger

Le directeur des affaires pénales et des procédures de grâce au ministère de la Justice accorde une déclaration exclusive à El Khabar, en marge d’un colloque organisé dans la capitale

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Le directeur des affaires pénales et des procédures de grâce au ministère de la Justice, Abderrezak Bensalem, a révélé aujourd’hui que la coopération non officielle (en dehors des commissions rogatoires) avec les plateformes d’Interpol, de la Banque mondiale et de l’Office des Nations unies contre la criminalité, à travers l’initiative StAR et le forum GFAR, a permis de traiter les plus importantes affaires de corruption en Algérie, dans le cadre de l’échange d’informations et de données.

Concernant la récupération des fonds détournés et transférés illicitement à l’étranger, Bensalem a précisé que le recours à ces mécanismes permet d’identifier la localisation des fonds et avoirs transférés à l’étranger, en vue de leur saisie, confiscation puis restitution. Il a souligné que le travail se poursuit dans ce cadre, en coopération avec plusieurs initiatives internationales.

Dans une déclaration accordée à El Khabar, en marge de la rencontre organisée aujourd’hui à l’École supérieure de la magistrature à Alger, sur le thème des « mécanismes de la coopération judiciaire pénale internationale », le représentant du ministère de la Justice a indiqué que la session de formation destinée aux procureurs généraux chargés de la coopération internationale vise à renforcer leurs capacités en matière de coopération officielle et non officielle.

Dans ce contexte, Bensalem a également dévoilé l’adoption de nouveaux mécanismes destinés à développer l’utilisation des outils disponibles dans le domaine de la coopération non officielle avec des plateformes internationales telles qu’Interpol, GlobE Network, MENA-ARIN et AliA Triple C, afin de renforcer la coopération officielle. Ces mécanismes contribuent à alimenter la coopération formelle en s’appuyant sur la coopération non officielle pour la collecte d’informations, en tirant profit d’organismes internationaux spécialisés dans le renseignement financier.

Bensalem a par ailleurs indiqué que le ministère de la Justice a mis en place une nouvelle organisation consistant à désigner des procureurs généraux spécialisés en matière de coopération judiciaire internationale au niveau de l’ensemble des cours de justice, selon la même approche adoptée dans certaines questions techniques, notamment le blanchiment d’argent et la lutte contre la traite des êtres humains, à travers la désignation de magistrats référents spécialisés.

Le représentant du ministère a enfin affirmé que « l’Algérie est présente dans tous les forums internationaux et participe à l’ensemble des initiatives visant la récupération des fonds détournés et transférés illicitement à l’étranger », soulignant que le renforcement des capacités des procureurs généraux adjoints permettra une utilisation plus efficace des mécanismes disponibles pour retracer les fonds, identifier leur localisation, puis procéder à leur saisie et à leur confiscation.