À une époque où l’on brandit des slogans de coexistence et de tolérance, la haine s’infiltre dans des salles et amphithéâtres censés être des phares de la science et de la conscience. Le dernier épisode de cette déchéance morale s’est déroulé lors d’une manifestation étudiante à la faculté de médecine de la ville de Marseille, en France, il y a quelques jours, où certains étudiants en médecine ont scandé un slogan hostile : « À bas l’Algérie ! » (détournement du slogan populaire et immortel : « One, Two, Three… Viva l’Algérie ! »).
Ce n’était pas un simple écart passager, mais une expression flagrante d’un racisme latent exercé librement au sein des milieux élitistes français, fondé sur un héritage intellectuel et une croyance coloniale dont ses partisans n’ont pas encore renié la doctrine.
Ces slogans odieux n’étaient pas isolés d’un contexte plus profond. Ils ont ensuite évolué pour devenir une matière première nourrissant de graves calomnies diffusées sur les réseaux sociaux en France, via des comptes dont beaucoup ont ensuite disparu. Leurs auteurs ont accusé à tort l’Algérie d’implication dans les attentats terroristes du Bataclan, alors que les enquêtes françaises ont confirmé que les auteurs de l’attaque appartenaient à des cellules extrémistes d’origine marocaine et belge.
Pire encore, la haine s’est transformée en calomnies graves. Certains de ces étudiants haineux, animés par une hostilité injustifiée, sont allés jusqu’à associer — faussement — l’Algérie à l’un des attentats les plus sanglants de l’histoire récente de la France. Une image d’un étudiant en médecine d’origine marocaine a circulé parmi eux, le montrant en train de faire semblant d’être l’une des victimes de l’attaque, accompagnée d’un commentaire sarcastique : « J’étais au Bataclan. »
À l’attention de ceux que cela intéresse — et parce que le rappel des faits peut éclairer ceux qui cherchent la vérité — il est utile de souligner que cet attentat sanglant, qui a coûté la vie à 130 personnes le 13 novembre 2015, est survenu à un moment délicat où Rabat exerçait des pressions sur Paris pour qu’elle classe une plainte déposée par une ONG française appelée ACAT (Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture) contre le chef des services de renseignement marocains, Abdellatif Hammouchi, pour des accusations de torture.
Et malgré la clarté des faits et leur mise en lumière, certains continuent d’entraîner l’Algérie dans chaque tragédie, comme si elle était un bouc émissaire tout désigné sur lequel accrocher les échecs intérieurs de la France et ses contradictions complexes.
Ce qui est particulièrement grave dans cet incident, c’est qu’il révèle un déséquilibre moral profond au sein de ceux qui sont censés porter demain le flambeau de l’humanisme : les médecins, ces porteurs de blouses blanches !
Comment peut-on faire confiance à l’éthique de quelqu’un qui prêtera serment de protéger et de sauver des vies, alors qu’il déborde de haine et de rancœur envers tout un peuple ?
Et comment peut-on parler de professionnalisme et de neutralité, lorsque la haine devient une conviction dissimulée sous la blouse blanche, masquée par un vernis de savoir académique et une façade de civilisation factice ?
Et ce n’est pas tout. Le plus grave, c’est que ces récits déformés sont exploités et instrumentalisés politiquement — ou plutôt politiciennement — par un courant malade qui aurait besoin de séances de thérapie illimitées.
À chaque crise diplomatique entre l’Algérie et la France, on recycle ce vieux disque rayé, chargé de titres et de clichés comme « déstabilisation de la France » ou « menace algérienne » — un langage parfaitement maîtrisé par certaines élites françaises incapables de se remettre en question ou de se regarder dans le miroir, préférant fuir en avant en accusant l’autre et en faisant porter à autrui la responsabilité de leurs propres échecs et impuissances.
Et ces individus n’auraient jamais osé porter atteinte à l’image et à la réputation immaculée de l’Algérie sans la complicité de certaines parties régionales, très proches de certaines élites parisiennes rejetées socialement, politiquement et même populairement.
Ces cercles, en quête désespérée d’influence, s’emploient par tous les moyens à exporter leurs propres crises vers leur voisinage, en menant une campagne de désinformation délibérée et méthodique, activant des lobbies dans les universités et les médias, en exploitant des blessures historiques encore ouvertes.
Ce que ces détracteurs semblent ignorer, c’est que l’Algérie n’est ni un adversaire facile, ni un pays sans mémoire. C’est une nation qui a payé sa liberté dans le sang, qui a résisté seule au terrorisme alors que le monde, complice, gardait le silence — tandis que d’autres exportaient ce même terrorisme pour protéger des intérêts douteux.
L’Algérie n’a pas besoin de validation ni de légitimation de qui que ce soit. Elle ne cède pas aux menaces. L’Algérie fière et souveraine ne répond pas aux insultes par la propagande, la calomnie ou le mensonge ; elle répond par la patience, la dignité, la fermeté et la fidélité à ses principes nationaux et humains.
Cette dignité que certains renient, elle est le véritable bouclier de l’Algérie face à toutes les campagnes de diffamation et d’atteinte. Et cette mémoire que certains veulent effacer restera une flamme vive, éclairant le chemin de la vérité, même dans les ténèbres les plus épaisses.
Quant à ceux qui ont bafoué le « serment d’Hippocrate » avant même de le prononcer, qu’ils sachent que la terre qui a tenu tête aux canons ne sera jamais effrayée par des slogans racistes ni par des images falsifiées.
L’Algérie que nous connaissons — et qui nous connaît — restera fidèle au sang de ses martyrs, debout face aux vents de la haine, plus forte que toutes les campagnes de manipulation.
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