Le ministère de la Défense nationale a mis en garde contre ce qu’il considère comme « l’émergence d’un nouveau champ de bataille reposant sur le développement technologique et les technologies de l’information et de la communication comme terrain d’action opérationnelle, visant en priorité la sécurité et la stabilité sociétale ». Il a souligné que la diffusion de fausses informations et de rumeurs est devenue « une arme redoutable pour déstabiliser les nations de l’intérieur ».
Dans une courte vidéo riche en messages, publiée hier soir sur sa page Facebook, le ministère a estimé que, tout comme les « évolutions rapides ont transformé les concepts, les méthodes et les techniques des conflits modernes », la notion de riposte et de défense a elle aussi évolué pour couvrir plusieurs domaines imposés par la réalité des guerres actuelles.
Le commentaire accompagnant la vidéo, qui juxtapose des images de guerres traditionnelles et modernes, affirme que « frapper les pays de l’intérieur est désormais l’un des moyens destructeurs les plus utilisés dans cette nouvelle génération de guerres », insistant sur le fait que « la fabrication de fausses nouvelles, la désinformation et leur large diffusion via les TIC et les réseaux sociaux représentent aujourd’hui l’un des plus grands dangers pour la sécurité et la stabilité des États ».
La vidéo met également l’accent sur les guerres numériques et leurs effets à travers des scènes évocatrices – comme des cerveaux injectés de seringues – illustrant l’impact des contenus, qu’ils soient faux ou réels mais sortis de leur contexte, sur les opinions et comportements des individus, les poussant à adopter des idées et des convictions préétablies.
Des images récurrentes montrent des individus masqués devant des ordinateurs, des plateformes sociales, des villes en paix opposées à d’autres en guerre. Ce montage, dans une lecture sémiologique, traduit un intérêt croissant du ministère pour les dynamiques du cyberespace et leurs implications, en guise d’avertissement implicite aux internautes contre les débats stériles, régionalistes ou obsolètes à l’ère de l’intelligence artificielle, où les États concentrent leurs efforts sur le développement des infrastructures et de l’économie.
Le ministère a précisé que ce phénomène « implique une multitude de dimensions – communicationnelles, technologiques, sécuritaires et de renseignement », soulignant que cet espace n’est plus perçu simplement comme un outil de divertissement ou de communication.
Le sujet est désormais au centre de déclarations, de communiqués et d’activités du ministère de la Défense et des services de sécurité. La dernière en date : un atelier organisé à Alger par le Bureau Afrique du Nord du Comité des services de renseignement et de sécurité africains (CISSA), où le directeur du renseignement extérieur, le général Rochdi Fethi Moussaoui, est apparu pour la première fois en tenue civile, abordant le thème aux côtés d’autres cadres du secteur.
Lors de cet atelier intitulé « Désinformation et fake news : leur impact sur la sécurité et la stabilité des États », tenu au Centre international des conférences « Abdelatif Rahal », Moussaoui a déclaré que « notre lutte contre la désinformation médiatique n’est pas une simple affaire de communication, mais une bataille existentielle pour préserver la stabilité de nos pays africains ». Il a souligné qu’« il est de notre devoir à tous de poursuivre le travail commun afin de sécuriser l’avenir de notre continent face à ces menaces graves ».
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