Nation

Les raison de l'acharnement contre l’Algérie

L’Algérie fait face à des vagues de propagande malveillante visant à ternir son image diplomatique

  • 353
  • 4:48 Min

L'Algérie est la cible de vagues de propagande malveillante visant à ternir son image diplomatique, à travers la diffusion d’allégations concernant la présence de ressortissants algériens sur des théâtres de conflits ou le soutien présumé du gouvernement à tel ou tel camp. Il s'agit là d’une stratégie bien orchestrée pour salir l’image de l’Algérie en tant qu’État attaché à la neutralité et à la non-ingérence, un principe constant de sa politique étrangère depuis l’indépendance.

Ces campagnes coïncident souvent avec des prises de position diplomatiques fortes de l’Algérie, notamment dans le dossier du soutien à la Palestine, dans son refus de la normalisation avec l'entité sioniste, ou encore dans son attachement à la non-alignement dans les conflits internationaux. À chaque position claire et affirmée de l’Algérie, surgissent soudainement des rapports flous évoquant une "implication algérienne" dans tel conflit ou la présence de "combattants algériens" dans un camp ou un autre, sans apporter la moindre preuve tangible, s'appuyant plutôt sur des images falsifiées ou des témoignages supposés relayés par des comptes électroniques douteux ou des déclarations d’agents et de traîtres.

Le professeur en communication Hakim Boughrara estime que les accusations portées contre l’Algérie s’inscrivent dans le cadre d’alliances inavouées de forces malveillantes inquiétées par les positions algériennes sur divers dossiers et crises. Dans une déclaration au journal El Khabar, il explique que l’Algérie comprend les origines des crises et refuse les chantages, les infiltrations et les ingérences étrangères au service d’intérêts étroits, notamment concernant son voisinage, son prolongement africain, arabe et méditerranéen, grâce à une vision prospective des évolutions régionales.

Parmi les exemples flagrants de ces campagnes, on peut citer les accusations portées contre l’Algérie durant la révolution libyenne de 2011, lorsqu’on l’a faussement accusée de soutenir le régime de Kadhafi en laissant passer armes et mercenaires sur son territoire. À ce sujet, Boughrara affirme que ces allégations visent à faire porter à l’Algérie la responsabilité de l’échec de certaines parties libyennes financées par des ennemis de l’Algérie, cherchant ainsi à prolonger la crise et à couvrir les agissements de pays qui empêchent la concrétisation d’un véritable processus politique, préférant piller le gaz et le pétrole libyens.

Concernant le dossier syrien, le Dr Boughrara évoque une tentative du régime marocain de conditionner la reprise de ses relations avec Damas à l’expulsion du Front Polisario. La réponse des médias syriens fut cinglante, rappelant que les bureaux du Polisario avaient fermé bien avant 2002, dans une position honorable pour la presse syrienne. Il poursuit en soulignant que seule l’Algérie a exprimé un véritable soutien à la Syrie face aux violations et agressions sionistes, défendant fermement la souveraineté syrienne au Conseil de sécurité, ce qui dérange ceux qui gardent le silence face à l’ennemi israélien. D’où les récits récurrents visant l’Algérie.

Sur le dossier nucléaire iranien, Boughrara rappelle qu’après la reprise des relations entre l’Algérie et Téhéran en 2000, l’Algérie a fait face à des critiques l’incitant à rompre avec l’Iran. Mais sa position constante a conduit les pays arabes, lors du sommet de la Ligue arabe à Alger, à former un comité pour examiner les relations avec l’Iran, ce qui a ensuite facilité la normalisation entre Téhéran et plusieurs pays arabes, malgré les tentatives d’isolement de l’Algérie. Il insiste sur le fait que "ce que l’Algérie obtient par la diplomatie et la patience stratégique dépasse les trahisons, les normalisations et les concessions de souveraineté, ce à quoi elle refuse de céder".

Dans le même contexte, il considère que les accusations portant sur la prétendue présence d’officiers algériens en Iran relèvent d’une guerre de propagande menée par certaines capitales malveillantes, aux visées incitatrices contre l’Algérie. Selon lui, le Maroc, les sionistes et les Émirats seraient derrière ces mensonges pour se venger de l’Algérie et tenter de pousser Washington à s’y opposer.

"Comment le Maroc a-t-il pu permettre à l’armée sioniste de s’en prendre à l’Algérie depuis Rabat sous prétexte de ses relations avec l’Iran ? Mais l’Algérie avait compris dès 2017 — date du retour du Maroc à l’Union africaine — le plan syiono-marocain visant à diaboliser l’Algérie et le Sahara occidental en raison de leurs liens avec Téhéran. Cette stratégie visait à soutenir les mensonges sionistes sur l’Iran, mais aussi à dresser les Africains contre l’Algérie et le Sahara occidental afin de justifier les ambitions marocaines illusoires" s'interroge-t-il.

Ajoutant "la même chose s’est produite au Mali et dans la région du Sahel, où les putschistes financés par des fonds du Golfe ont tenté de constituer une ceinture de feu contre l’Algérie, écartant l’Accord d’Alger comme solution politique, préférant le chaos et l’intervention de puissances étrangères avides de ressources. Ces mêmes forces ont aussi voulu accoler l’étiquette de terrorisme à toute voix opposée à ces putschistes protégés de l’extérieur".

Des accusations similaires ont été lancées concernant la présence présumée de combattants algériens en Ukraine, ou encore un supposé rôle de l’Algérie dans la livraison d’armes aux Azawads, accusations non fondées.

Une diplomatie active ciblée
Ce qui est frappant, c’est que ces accusations surviennent toujours au moment où l’Algérie mène des initiatives diplomatiques importantes, dérangeant certaines puissances régionales ou internationales lorsqu’elle refuse de s’aligner ou prend le rôle de médiateur, comme dans la crise nigérienne ou dans le dossier malien. Dès lors, les accusations se multiplient pour semer le doute, désorienter sa politique étrangère et ternir son image auprès de l’opinion régionale et internationale.

Ces campagnes visent à briser son discours politique indépendant, réduire son influence régionale croissante,
Semer le doute au sein de la société algérienne sur la sincérité de sa politique étrangère, en faisant croire que l’Algérie impliquerait ses jeunes dans des conflits étrangers. L’objectif est de rompre la confiance entre le peuple et l’État, en suggérant une duplicité entre les déclarations officielles de l’Algérie et ses supposées actions cachées. Mais les faits contredisent ces allégations.