Les autorités libyennes ont mis en garde, ce mardi, contre les opérations de contrebande de véhicules vers les pays voisins, une activité désormais exploitée par des réseaux criminels organisés.
Depuis plusieurs mois, les voitures immatriculées en Libye, ou en transit depuis ce pays, suscitent un vif intérêt chez de nombreux Algériens, qui échangent recommandations et astuces sur les moyens de les acquérir légalement.
Dans une note d’avertissement émise aujourd’hui, le ministère libyen des Affaires étrangères a alerté sur la croissance du trafic de voitures à travers les frontières libyennes, notamment vers certains pays voisins dont l’Algérie. Le document précise que des réseaux criminels organisés orchestrent ces opérations en recrutant de jeunes Libyens moyennant des sommes d’argent, les exposant ensuite à des poursuites judiciaires et à de graves risques.
Selon le même document, ces jeunes sont souvent manipulés pour transporter illégalement des voitures hors de Libye, avant de se retrouver confrontés aux lois pénales des pays voisins. Les autorités libyennes avertissent que cela peut entraîner arrestations, confiscations de biens et conditions de détention difficiles.
Elles soulignent par ailleurs que cette activité ne se limite pas à des actes isolés, mais s’inscrit dans un réseau structuré de criminalité transfrontalière, impliquant parfois des complicités entre acteurs des deux côtés de la frontière.
Ces mises en garde interviennent alors que se multiplient sur les réseaux sociaux des récits et témoignages d’Algériens ayant acheté des véhicules en Libye pour les importer en Algérie, en raison du prix plus abordable et de la qualité des modèles disponibles sur le marché libyen.
Le quotidien « El Khabar » avait déjà évoqué cet engouement, expliquant que certains habitants de la région d’El Oued se rendent en Libye pour obtenir un titre de résidence, condition préalable à l’achat d’un véhicule.
Des témoignages rapportés par le journal précisent que l’achat d’une voiture en Libye requiert une résidence d’au moins six mois, parfois acquise moyennant entre 5 et 15 millions de centimes. Cette résidence permet ensuite d’acheter et d’introduire la voiture en Algérie, à condition de la ramener en Libye tous les trois mois pour la faire enregistrer auprès des services des douanes libyennes.
D’autres sources ajoutent que pour importer légalement une voiture neuve, deux conditions s’imposent : disposer d’une carte de résidence libyenne (obtenue via un dossier déposé au consulat d’Algérie à Tripoli) et faire enregistrer le véhicule aux douanes tous les six mois.
Le président de l’Association algérienne de protection du consommateur, Mustapha Zebdi, a rappelé à ce propos que « l’achat d’une voiture en Libye et son importation vers l’Algérie ne sont possibles qu’avec un titre de résidence », ajoutant que l’importation de véhicules de moins de trois ans pourrait être envisagée dans ce cadre.
Pour leur part, les services des douanes libyennes précisent qu’aucun citoyen étranger non résident n’est autorisé à acheter un véhicule ni à le faire sortir du territoire libyen sans présenter un justificatif officiel de résidence.
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