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« Assez de calomnies de la junte militaire au Mali »**

Dans une tentative manifeste de transférer les différends bilatéraux sur la scène régionale et de fuir les crises internes croissantes au Mali

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La délégation parlementaire algérienne a vigoureusement répondu aux accusations du représentant du régime putschiste malien, lors de la 19e session de la Conférence de l’Union des Conseils des États membres de l’Organisation de la Coopération islamique, tenue dans la capitale iranienne, Téhéran.

Cela fait suite à la tentative du représentant de Bamako de relancer la version de la junte militaire malienne concernant la destruction d’un drone qui avait tenté de pénétrer dans l’espace aérien algérien depuis le territoire malien – une tentative manifeste de transférer les différends bilatéraux sur la scène régionale, et de détourner l’attention des crises internes de plus en plus graves que traverse le Mali.

Dans sa réponse, le député Yazid Benhamouda, membre de la délégation algérienne, a affirmé « l’Algérie, connue pour la constance de ses positions, sa sagesse et son rôle de médiation dans la résolution des conflits, ne peut rester silencieuse face à ces calomnies malveillantes », tout en soulignant que la réponse algérienne s’est faite « sans sombrer dans un discours agressif ou injurieux ».

Avec calme et fermeté, Benhamouda a déclaré « Par respect du principe de souveraineté et de non-ingérence dans les affaires des États, je me tiens devant vous pour répondre, avec élégance, à l’attaque d’un représentant d’une junte usurpatrice du pouvoir, qui ose calomnier l’Algérie – un pays qui n’a tendu la main que pour la paix, sans arrière-pensées ni intentions malveillantes. »

Le député a rappelé la profondeur des liens fraternels entre les peuples algérien et malien, et souligné le rôle central de l’Algérie dans les processus de paix au Mali, notamment l’accord d’Alger de 2015 – un accord que les autorités actuelles issues du coup d’État ont abandonné.

Il s’est interrogé :« Comment un pays, qui a souffert pendant une décennie entière du fléau terroriste, peut-il être accusé aujourd’hui de le parrainer ? Et par qui ? Par des parties illégitimes, au service d’agendas étrangers suspects ! »

Le membre de la délégation algérienne a qualifié les déclarations du représentant malien de « délire politique », soulignant qu’elles émanent d’une « partie mercenaire, prête à sacrifier les intérêts de sa patrie et de son peuple pour exécuter les plans de puissances étrangères », ce que l’Algérie rejette catégoriquement.

Benhamouda a conclu en affirmant que l’Algérie restera fidèle à ses positions de principe, défendant les causes justes, soutenant la stabilité et la sécurité des peuples musulmans, et œuvrant à l’unité et à la réconciliation entre les nations sœurs.

Le représentant de Bamako avait profité de son intervention pour répéter le discours de la junte militaire, se posant en « victime » dans une tentative de susciter la sympathie des participants et de mettre l’Algérie dans l’embarras, alors que cette dernière est concentrée sur des priorités internes et régionales plus importantes. La délégation algérienne a qualifié ce discours de « rédigé par des plumes non maliennes ».

Dans une autre manifestation de l’exploitation politique de l’hostilité à l’égard de l’Algérie, le ministre malien de l’Enseignement supérieur, a organisé à Bamako une table ronde sur le « passé, présent et avenir des relations algéro-maliennes », en présence de responsables gouvernementaux et de représentants du ministère des Affaires étrangères.

Durant son intervention, il a utilisé des références à la psychologie politique pour nourrir l’animosité envers l’Algérie, allant jusqu’à proposer l’instauration d’une "journée nationale" au Mali pour commémorer le rôle présumé de son pays dans la libération de l’Algérie du colonialisme français – une tentative désespérée de détourner le débat public de l’échec flagrant de la junte à résoudre les crises sécuritaire, économique et énergétique qui frappent durement le Mali.