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France : après la l’Algérophobie, la Tunisophobie

Dans un rapport établi par l’Observatoire de la migration et de la démographie, il est fait état d’une forte hausse de l’immigration tunisienne vers la France

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Un rapport intitulé « L’immigration tunisienne en France : une croissance rapide qui pose question », élaboré par l’Observatoire de la migration et de la démographie et publié avant-hier, souligne une hausse marquée de l’immigration tunisienne vers la France, et recommande une révision des accords franco-tunisiens à ce sujet.

Le rapport, repris par le journal Le Figaro, indique que l’immigration tunisienne a connu la plus forte progression parmi tous les pays du Maghreb au cours des 20 dernières années.

La même source précise que le rythme de l’immigration tunisienne est deux fois plus rapide que celui des Algériens, et accuse la Tunisie de manquer de coopération en matière de réadmission de ses ressortissants en situation irrégulière sur le sol français.

Dans ce contexte, Le Figaro cite Nicolas Pouvreau-Monti, directeur du Bureau français de l’immigration et de la nationalité, déclarant « si la France a facilité les parcours d’intégration réglementés avec la Tunisie via des accords, cette hausse des titres de séjour devrait être accompagnée d’un contrôle de l’immigration irrégulière, ce qui n’est pas le cas. »
Il est à noter que le rapport ne fournit pas de statistiques fiables à ce sujet. En retraçant l’histoire de l’immigration tunisienne depuis l’indépendance de la Tunisie en 1956, le document indique que les Tunisiens forment, 70 ans plus tard, la quatrième communauté étrangère en France, après les Algériens, les Marocains et les Portugais, avec un effectif de 347 000 personnes en 2023.

Le même rapport indique que ce nombre a augmenté de 52,6 % entre 2006 et 2023, « ce qui en fait la croissance la plus rapide parmi les pays du Maghreb, soit presque le double du rythme observé chez les migrants algériens. »

Le nombre de nouveaux titres de séjour délivrés aux Tunisiens serait, selon le rapport, trois fois plus élevé que ceux accordés aux Algériens.

À ce jour, les autorités tunisiennes n’ont pas réagi à ce rapport, qui porte les relents d’une approche raciste similaire à celle adoptée par le président français Emmanuel Macron et son ministre de l’Intérieur, le fascisant Bruno Retailleau, vis-à-vis de la communauté algérienne — une stratégie qui illustre parfaitement l’agenda de l’extrême droite française.

Il convient de rappeler que l’Observatoire de la migration et de la démographie, proche de l’extrême droite française, est un think tank fondé en 2020.


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