Monde

Francesca Albanese–Washington : guerre ouvert

Albanese critique fréquemment l’armée sioniste, en particulier depuis le 7 octobre et la guerre sanglante qu’elle a menée contre la bande de Gaza

  • 51
  • 3:20 Min

L’annonce par les États-Unis de sanctions contre Francesca Albanese — la Rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés — a suscité de vives réactions.
Albanese a qualifié cette mesure d’« intimidations mafieuses », les Nations unies l’ont jugée comme un « dangereuse précédent », et plusieurs appels ont été lancés pour que Washington revienne sur cette décision. Ces sanctions font suite aux demandes d’Albanese visant à imposer des sanctions contre les États-Unis et l'entité sioniste en raison de leur conduite pendant la guerre de génocide contre Gaza.

Dans sa première réaction, Albanese a écrit sur Instagram et X « No comment sur les méthodes d’intimidation mafieuses, je suis occupée à rappeler aux États membres leur obligation d’arrêter et de sanctionner le génocide et ceux qui en profitent. »
Elle a également déclaré « Les citoyens italiens, français et grecs méritent de savoir que tout acte politique violant le droit international les affaiblit tous et met tous en danger. »
Mercredi dernier, Albanese avait demandé à l’Italie, la France et la Grèce des explications quant à leur autorisation d’un « espace aérien sûr » pour le premier ministre sioniste Benjamin Netanyahou, visé pour crimes de guerre.

Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a jugé que « l’imposition de sanctions unilatérales contre les Rapporteurs spéciaux ou tout expert onusien est inacceptable » et a estimé que la sanction américaine à l’encontre d’Albanese « établit une dangereuse précédente ».

Il a ajouté que le Secrétaire général António Guterres soutient pleinement le travail essentiel des Rapporteurs spéciaux. Le Président du Conseil des droits de l’homme, Jürg Lauber, s’est dit « désolé » de la décision américaine, tout comme le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, qui a appelé les États-Unis à « lever rapidement les sanctions » et à cesser « les attaques et intimidations » contre les experts onusiens et de la Cour pénale internationale.

Depuis octobre 2023, Albanese a publié plusieurs rapports documentant le génocide israélien à Gaza, qualifiant les attaques et pratiques israéliennes de « génocide ».

Son rapport le plus récent, « De l’économie d’occupation à l’économie du génocide », incrimine plus de soixante entreprises américaines et internationales — notamment dans les secteurs de l’armement et des technologies — de complicité dans les opérations militaires israéliennes à Gaza et dans les colonies de Cisjordanie. Elle y compare la situation à « l’horreur du Jour du Jugement » et accuse l'entité de mener « l’un des pires génocides de l’histoire contemporaine ».

Le rapport souligne les aspects économiques du génocide, affirmant que l'entité utilise la destruction, l’isolation et la surveillance pour chasser les Palestiniens. Il décrit Gaza comme un « piège mortel conçu pour tuer ou déplacer des civils », et fait état de plus de 200 000 victimes palestiniennes (tués ou blessés), selon les chiffres officiels.

Le dénonciation par Albanese de la participation américaine au génocide et son appel à la CPI d’agir contre les États-Unis et l'entité sioniste ont poussé le Secrétaire d’État américain, Marco Rubio, à la placer sur la liste des sanctions. Rubio a déclaré que sa campagne politique et économique contre les États-Unis et Israël ne serait « plus tolérée », affirmant : « Nous soutiendrons toujours le droit de nos partenaires à se défendre. »

 Qui est Francesca Albanese ? 

Francesca Albanese, citoyenne italienne, est Rapporteuse spéciale des Nations unies pour les droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis le 1er mai 2022 — la première femme à occuper ce poste. Avocate internationale et militante des droits de l’homme, elle documente régulièrement la situation dans les territoires occupés et critique vivement la politique sioniste.

Elle accuse l’armée sioniste de mener « une épuration ethnique » et a comparé le Premier ministre Netanyahou à des dirigeants nazis comme Hitler. Selon elle, ce qui se passe à Gaza constitue un « génocide évident » ciblant principalement des civils, et « rien ne peut excuser ces crimes horribles au nom de la sécurité ou de la politique ».