Après le renouvellement des affrontements à l'arme lourde dans la capitale libyenne, Tripoli, le Conseil social de la tribu des kadhadhfa a publié hier soir un communiqué concernant les événements. Dans celui-ci, il critique "le silence total des autorités officielles, l'absence totale de l'institution militaire et des forces policières et sécuritaires, la présence forte des formations armées illégales, et l'état d'absence de l'État dans le pays".
Le communiqué révèle que les chefs de cette grande tribu, dont le leader libyen défunt, Mouammar Kadhafi, faisait partie, ont eu plusieurs contacts avec "de nombreux leaders sociaux de leur entourage et au-delà". Ils ont discuté des moyens de mettre en place un mouvement efficace pour contenir la crise et limiter ses répercussions, en se basant sur plusieurs principes. Les principaux de ces principes, mentionnés dans le communiqué, croisent l’approche et le plan de l’Algérie pour résoudre la crise qui perdure depuis 2011. Il est affirmé que la seule issue à la crise est "libyenne-libyenne", et qu’elle réside dans l'organisation d’élections présidentielles et législatives transparentes, permettant de produire des dirigeants loyaux envers Dieu et la nation. Cette approche a été présentée et soutenue par l'Algérie lors de plusieurs conférences internationales et régionales, et a été approuvée lors des deux conférences de Berlin ainsi que lors des réunions réunissant les pays voisins de la Libye à Alger, en plus d’être en ligne avec la vision des Nations Unies. Parmi les principes que la tribu considère comme essentiels à la résolution de la crise, figure la nécessité de "dissoudre toutes les formations armées illégales régionales, sans distinction d’une région à une autre", les considérant comme responsables de "l’enracinement de la division et du démantèlement du peu de l’État qui reste". Cette proposition avait également été évoquée par l’Algérie en 2021, à travers ses appels à un "désarmement programmé des groupes armés hors du contrôle de l'État".
Cependant, une "main cachée" aurait bloqué ce processus, dont le calendrier avait été fixé par les autorités de transition pour décembre 2021, et l’aurait empêché en alimentant et soutenant des groupes au détriment de la reconstruction de l’autorité centrale et de l’organisation d’élections couvrant toutes les régions.
Les kadhadhfa ont souligné "qu'il existe des forces qui exploitent la régionalisation pour imposer des faits accomplis, dans le but de contrôler et de s’emparer des rênes du pays".
La tribu a exigé que "les affaires militaires et sécuritaires soient confiées à des éléments professionnels et qualifiés, ayant l’expertise et la compétence, et que l'usage des armes soit réservé aux seules institutions militaires et policières", faisant référence à l’activité des milices en dehors du cadre étatique, qui ont, à plusieurs reprises, contribué à détériorer la situation sécuritaire et à causer des victimes civiles.
L'Algérie a plaidé pour une solution "libyenne-libyenne, avec le soutien et l’adhésion de la communauté internationale", soulignant que "la solution nécessite l’unification des institutions libyennes et la réconciliation nationale, le retrait des mercenaires et des forces étrangères du sol libyen", ainsi que "l’organisation d’élections présidentielles et législatives", une approche en phase avec les résultats des conférences de Berlin et la première rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye, tenue à Alger au début de l’année 2020, suivie d'autres rencontres dans le même cadre en 2021.
Le ministère des Affaires étrangères algérien avait veillé à ce que le retrait des combattants étrangers et des mercenaires se fasse de manière "étudiée, organisée et sécurisée, sous l'égide des Nations Unies et en coordination avec les pays voisins".
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