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Vers l’expulsion des militants de la "Madleen" dans des conditions obscures

Les forces d’occupation détiennent le navire d’aide humanitaire après l’avoir piraté dans les eaux internationales et ont conduit son équipage vers des centres de détention

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Le ministère des Affaires étrangères sioniste a annoncé, ce mardi, le transfert des membres du navire humanitaire "Madleen" à l’aéroport Ben Gourion, en vue de leur expulsion vers leurs pays respectifs, après les avoir interrogés et s’être emparé du navire, qui a été conduit au port d’Ashdod. Les conditions "non clarifiées" de l’expulsion des militants n’ont pas encore été précisées.

La même source a indiqué, dans une publication sur la plateforme X, que toute personne refusant de signer un engagement à respecter les conditions d’expulsion serait présentée à un juge pour statuer sur son expulsion.

Le ministère a ajouté que les militants de "Madleen" ont refusé de regarder un film projeté devant eux "documentant les atrocités subies par les Juifs".

Le navire "Madleen", arraisonné par les forces d’occupation, a accosté lundi soir au port d’Ashdod, sous haute sécurité. Le centre juridique "Adalah" a déclaré que tous les militants à bord de ce navire, qui s’étaient engagés dans une mission pour briser le blocus imposé à la bande de Gaza, sont détenus au port, en attendant leur transfert aux services de l’immigration en vue de leur expulsion.

Le centre a ajouté dans un communiqué que si les militants ne consentent pas à quitter immédiatement le pays, ils seront transférés au centre de détention de Ramla (au centre de la Palestine occupée).

Il a également déclaré que "bien que les autorités aient indiqué que ceux qui acceptent l’expulsion pourraient quitter le pays dès ce soir via l’aéroport Ben Gourion, les conditions éventuelles – telles que la signature de documents ou la renonciation à certains droits – restent floues".

Le centre a affirmé qu’il allait exiger "la possibilité de communiquer avec les militants et d’entendre leurs témoignages avant toute opération de transfert ou d’expulsion".

Des vedettes de la marine israélienne ont escorté le navire pendant près de 18 heures lors de son acheminement vers le port d’Ashdod.

La radio publique sioniste avait indiqué auparavant que des forces spéciales de la marine et l’unité "Snapir" étaient arrivées au navire à l’aube du lundi, alors qu’il naviguait dans les eaux internationales. Ces forces sont montées à bord et ont pris le contrôle du navire pour le diriger vers le port d’Ashdod.

Le navire "Madleen" transportait 12 militants internationaux, dont la moitié sont de nationalité française : l’eurodéputée Rima Hassan, le militant politique Pascal Mauréras, la militante écologiste Riva Viard, le journaliste d’Al Jazeera Omar Fayad, le médecin et militant Baptiste André, et le journaliste Yanis Mohamedi.

Le groupe comprenait également la militante écologiste suédoise Greta Thunberg, la militante politique allemande d’origine turque Yasemin Acar, le militant brésilien Thiago Avila, le militant politique turc Süheyp Ordu, le militant espagnol Sergio Toribio, et l’étudiant néerlandais en ingénierie maritime Marco Van Ryn.

Dans une publication sur "X", le Comité international pour la levée du blocus de Gaza a qualifié l'entité d’"État criminel de guerre", affirmant que "Madleen" transportait une aide humanitaire destinée à la population assiégée de Gaza.

Le piratage du navire est survenu à l’aube du lundi, alors qu’il se trouvait dans les eaux internationales. Des vedettes de l'occupation l’ont encerclé, et les soldats ont été vus en direct exigeant des militants qu’ils lèvent les mains.

Des drones sionistes ont également survolé le navire, larguant un liquide blanc de composition inconnue, comme l’ont montré les images diffusées en direct.

Cette opération de piraterie intervient après des avertissements sionistes qualifiant la navigation du navire de "tentative illégale" de briser le blocus maritime imposé à Gaza, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Le navire "Al-Dhamir" ("La Conscience"), également affilié au Comité international pour la levée du blocus de Gaza, avait été attaqué par un drone sioniste le 2 mai, alors qu’il tentait de rejoindre Gaza. L’attaque avait causé une brèche dans sa coque et un incendie à l’avant du navire.

Depuis le 7 octobre 2023, l’occupation, avec le soutien des États-Unis, mène un génocide à Gaza, impliquant meurtres, famine, destruction et déplacement forcé, ignorant les appels internationaux et les ordres de la Cour internationale de justice de mettre fin à ces actes.

Ce génocide a causé plus de 181 000 victimes palestiniennes, entre morts et blessés, dont la majorité sont des femmes et des enfants, ainsi que plus de 11 000 disparus, des centaines de milliers de déplacés, une famine ayant causé la mort de nombreux enfants, et une destruction massive.