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Dans son premier discours… Le successeur de Goudjil attaque la France

Azzouz Nasri a été investi président du Conseil de la Nation, à un moment où les relations entre l’Algérie et Paris traversent une crise sans précédent.

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Dans son premier discours en tant que nouveau président du Conseil de la Nation, prononcé aujourd’hui, Aziz Nasri a consacré une partie importante à la question des relations tendues avec Paris.

Sur un ton ferme, il a clairement indiqué que ce dossier figure parmi ses priorités dans la diplomatie parlementaire, au même titre que les questions d’ordre législatif et politique.

S’exprimant sans détour, et partant du constat de « complots » fomentés contre le pays, Nasri a affirmé : « L’Algérie, pacifique et invincible face à ses ennemis, ne tolère aucune atteinte à sa souveraineté, d’où qu’elle vienne, y compris de la France, qui semble nostalgique de son passé colonial et cherche à déstabiliser nos institutions constitutionnelles, en semant le doute sur l’intégrité de notre système judiciaire».

Une allusion apparente aux récentes déclarations officielles en provenance de Paris concernant la condamnation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, ainsi que les justifications du refus de la remise de l’ex-ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb, à la justice algérienne.

Aziz Nasri, qui a été élu aujourd’hui par les groupes parlementaires, a qualifié ces agissements de « chantage politique inacceptable », de « pratiques viles et insignifiantes », et de « tentatives de violation de la souveraineté nationale sous couvert diplomatique », une référence claire aux décisions prises par l’Algérie d’expulser plusieurs membres de la mission diplomatique française pour non-conformité aux exigences légales en vigueur.

Selon la vision de Nasri, les relations algéro-françaises doivent reposer sur une « égalité entre les deux parties et un échange d’intérêts mutuels », tenant la partie officielle française pour responsable des agissements de ses représentants, en particulier ceux du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dont les provocations à répétition ont été jugées offensantes et hostiles envers l’Algérie et son peuple.

Les relations entre Alger et Paris connaissent en effet une crise sans précédent depuis plus de neuf mois, déclenchée par le soutien affiché de la France à la position marocaine sur la question du Sahara occidental. Cette crise s’est ensuite envenimée, aboutissant à des décisions réciproques portant atteinte aux intérêts des deux pays. Et ce, malgré une brève accalmie amorcée par un appel téléphonique entre les deux chefs d’État, ayant esquissé une feuille de route vers une désescalade. Cependant, les tensions ont repris, avec l’expulsion de diplomates des deux côtés, laissant la situation ouverte à tous les scénarios possibles.