Le ministère de la Justice a dépêché, dimanche soir, une mission d’inspection au niveau de la Cour de Tiaret et du tribunal de Frenda, suite à la tentative de suicide spectaculaire, survenue le matin même devant le siège du ministère à Alger. Le jeune homme s’est aspergé d’essence avant d’y mettre le feu, dénonçant une "injustice judiciaire" dont il se dit victime. La scène a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, provoquant une vive émotion.
Selon une source au sein du ministère, l’inspection générale a interrogé le juge en charge des deux affaires impliquant Abdelkader Zegout afin de vérifier la véracité de ses allégations. Le président de la Cour et le procureur général ont également été contactés. Le dossier reste ouvert à toutes les hypothèses, y compris d’éventuelles sanctions administratives ou poursuites pénales si des abus ou irrégularités sont confirmés par l’enquête.
Dans un communiqué, le ministère a précisé que Zegout est poursuivi dans deux affaires devant le tribunal correctionnel de Frenda. Il est en liberté sous contrôle judiciaire.
La première affaire concerne des délits liés à l’exercice d’une activité associative sans agrément, usurpation de qualité, et collecte de fonds sans autorisation.
La deuxième affaire porte sur l’incitation à un rassemblement non armé et le blocage de la voie publique, entravant ainsi la circulation.
Concernant les deux personnes qui accompagnaient Zegout au moment de l'incident, le communiqué du ministère laisse entendre qu'elles pourraient être impliquées dans des faits passibles de poursuites. Sans confirmer l’ouverture d’une enquête judiciaire à leur encontre, la source n’exclut pas leur implication et la possible activation de l’action publique.
Des juristes consultés par El Khabar ont évoqué plusieurs qualifications pénales potentielles, notamment, la complicité pour la personne ayant fourni le moyen de transport, aide au suicide, non-assistance à personne en danger, et diffusion de fausses informations portant atteinte à l’ordre public pour l’individu ayant filmé et diffusé la scène sur les réseaux sociaux, en se basant sur les articles 182, 196 bis, et 273 du Code pénal.
Fawzi Abdelkader Zegout, présenté comme militant associatif dans son entourage, a exprimé dans une vidéo ses accusations de "montage judiciaire" et a affirmé : "Ma dignité passe avant tout, je refuse l’humiliation."
Commentaires
Participez Connectez-vous
Déconnexion
Les commentaires sont désactivés pour cet publication.