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"L’Afrique est convaincue que son salut est entre ses propres mains"

Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a animé une conférence de presse à propos de l’exposition sur le commerce intra-africain

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Le ministre d'État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a dévoilé ce samedi les motivations et le contexte dans lesquels l’Algérie a organisé l’édition 2025 du Salon du commerce intra-africain (IATF), soulignant qu’il s’agit d’une édition réussie selon les témoignages de toutes les institutions et représentants officiels présents à Alger.

Lors d'une conférence de presse tenue au siège du ministère, consacrée à cette quatrième édition du salon, qui s’est déroulée en Algérie du 4 au 10 septembre, Attaf a indiqué que cette édition avait atteint un niveau record, avec la signature de contrats de partenariat d’une valeur de 48 milliards de dollars et la participation de 987 opérateurs économiques, dépassant largement le chiffre prévu de 750 participants.

Il a précisé que la part des entreprises algériennes dans le total des accords conclus s’élève à 11,4 milliards de dollars, correspondant aux contrats dont la signature a été finalisée, tandis que 11,6 milliards de dollars supplémentaires représentent les accords en cours de négociation ou les intentions de partenariat.

D’après les chiffres fournis par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) — seule institution habilitée à fournir le bilan officiel —, environ 112 000 visiteurs ont été enregistrés, dont près de 40 000 en ligne, dépassant largement les prévisions initiales de 35 000 visiteurs.

Mais au-delà des chiffres, a insisté Ahmed Attaf, "le plus important est ce qu’ils révèlent : l’Afrique a repris son destin en main, elle ne compte plus sur l’assistanat, elle a compris que son salut vient d’elle-même, que sa force est intérieure et que son avenir ne peut être construit que par l’intelligence et les efforts de ses fils et filles."

Revenant sur les raisons derrière l'organisation du salon, Attaf a affirmé qu’il ne s’agit pas d’un simple concours de circonstances ou d’une décision administrative, mais bien d’un choix stratégique et anticipé, fondé sur trois axes majeurs :

La volonté du Président de la République de voir l’Algérie assumer pleinement ses responsabilités pour faire de l’Afrique un projet de renaissance dans un contexte mondial impitoyable envers les faibles et les passifs.
La conviction présidentielle que le développement est la clé de la stabilité et de la sécurité, et que les conflits et le sous-développement ne sont pas une fatalité pour l’Afrique, mais des défis surmontables à condition d’une volonté politique collective et de la mobilisation des ressources.
La volonté de mettre en lumière les potentialités africaines et de donner un nouvel élan au processus fondateur de la renaissance africaine globale.
Ainsi, ce salon n’a pas été un simple événement commercial, mais un jalon continental important, reflétant l’engagement de l’Algérie pour une trajectoire économique africaine souveraine, orientée vers l'affirmation de la place du continent sur la scène internationale.

Attaf a souligné que l’Afrique refuse désormais les rôles marginaux dans les institutions internationales telles que le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, ou encore l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le continent veut rompre avec le statut de simple récepteur de l’aide internationale, pour construire des partenariats équilibrés, fondés sur l’égalité, le respect mutuel, le partage des ressources et des bénéfices.

Selon lui, le moment international actuel pousse l’Afrique à combler ses faiblesses et à construire son avenir par elle-même.

Les efforts africains, selon le ministre, ont produit des résultats tangibles sur trois niveaux : l’obtention par l’Union africaine d’un siège permanent au sein du G20. La construction d’un vaste réseau de partenariats institutionnels avec les plus grands blocs économiques mondiaux, évalués régulièrement pour mesurer leur efficacité, à l’image de la coopération italo-africaine issue du Plan Mattei. La mise en place des cadres juridiques et des fondements économiques nécessaires, comme l’activation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), et le renforcement des institutions financières telles que la Banque africaine de développement et la Banque africaine d’import-export.