La Mauritanie s’aligne avec l’Algérie

L’agence officielle mauritanienne a indiqué que le soutien de l’Algérie à la candidature du Dr Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque africaine de développement n’était pas un simple appui symbolique, mais une position politique claire reflétant la constance de la politique étrangère algérienne envers la Mauritanie, considérée comme un partenaire régional et stratégique.

La Mauritanie n’a pas tardé à adresser ses remerciements à l’Algérie, par le biais de son agence de presse officielle, saluant sa position franche en faveur de la candidature du Dr Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD). Nouakchott a qualifié cette position de facteur décisif qui reflète les constantes de la politique étrangère algérienne envers la Mauritanie, considérée comme un partenaire régional et stratégique.

L’agence mauritanienne officielle a précisé que ce soutien n’était pas simplement symbolique, mais constituait un message politique clair, affirmant la volonté de l’Algérie de renforcer une véritable coopération maghrébine, loin des discours creux ou des alignements conjoncturels. Le choix de soutenir une compétence mauritanienne pour ce poste continental porte des significations allant au-delà de la compétition électorale, et traduit une volonté de consolider le partenariat Sud-Sud et de bâtir un équilibre maghrébin dans l’espace africain.

Ce type de position en faveur des partenaires de l’Algérie illustre la vision qu’adopte le pays en transformant ses relations d’amitié en un soutien concret, capable de faire pencher la balance dans les différentes compétitions pour des postes au sein des institutions continentales. Une stratégie que l’Algérie a déjà su traduire en relations économiques et commerciales constructives, consacrant le principe du gagnant-gagnant et permettant à toutes les parties d’en bénéficier.

À l’opposé, le soutien du Maroc au candidat du Sénégal lors du premier tour a révélé, selon l’agence mauritanienne, une orientation différente, marquée par des calculs géopolitiques en totale contradiction avec la vision algérienne, axée sur l’unité du voisinage maghrébin et le renforcement d’une voix commune à l’intérieur avant de s’étendre vers l’extérieur.

Sur cette base, et dans une lecture plus profonde de la situation, l’agence officielle mauritanienne a affirmé que "l’Algérie adopte une politique de soutien aux compétences maghrébines au sein des institutions africaines, non seulement pour des raisons politiques, mais aussi par conviction de la nécessité de donner à la décision africaine un visage reflétant les priorités des peuples plutôt que les intérêts des lobbys", ce qui s’inscrit dans sa démarche constante : "L’Afrique aux Africains, et ses enfants doivent être au cœur de ses institutions."

L’agence a souligné que "le soutien algérien à la candidature de Nouakchott est plus qu’un simple alignement diplomatique. Il s’agit d’un pari stratégique sur la construction d’un Maghreb solidaire au sein de l’Afrique, à un moment où se multiplient les projets de division et de compétitions stériles. L’Algérie insiste, à travers sa vision stratégique, sur l’unité des rangs et l’activation de solutions constructives."

Le président Abdelmadjid Tebboune avait d’ailleurs félicité son homologue mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, pour le succès de son pays à décrocher la présidence de la Banque africaine de développement, après la victoire de son candidat, Sidi Ould Tah, soulignant que cette réussite, à laquelle l’Algérie a contribué, représente un succès pour l’Afrique ainsi que pour les deux pays frères, l’Algérie et la Mauritanie.

Parallèlement, le ministère des Finances a affirmé, dans un communiqué, que l’Algérie joue un rôle "central" au sein de la Banque africaine de développement, mettant en avant son poids en tant que contributeur et son rôle actif dans les instances décisionnelles. Il a aussi mis en avant son soutien à la présidence mauritanienne de cette institution, rappelant que l’Algérie est le troisième plus grand contributeur régional de la banque, avec une participation constante à sa gouvernance, notamment au sein du Conseil des gouverneurs, où sont débattues les grandes orientations stratégiques, ainsi qu’au Conseil d’administration, où l’Algérie détient un siège permanent via un directeur résident.

Dans ce cadre, le soutien fort et efficace de l’Algérie à la candidature de Sidi Mohamed Ould Tah a été réaffirmé lors des dernières réunions de la banque, dans une démarche visant à promouvoir une candidature nord-africaine consensuelle. Cela a permis à la Mauritanie de remporter largement le troisième tour du scrutin.

Sidi Ould Tah a ainsi été élu président de la Banque africaine de développement, devenant le premier Mauritanien à occuper ce poste et le neuvième président de cette institution, fondée en 1964 au Soudan.