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Le président libanais en Algérie pour discuter de questions politiques et économiques

La visite du président libanais en Algérie permettra également d’aborder le dossier de la coopération énergétique entre les deux pays.

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Le président libanais Joseph Aoun entame, ce mardi, une visite en Algérie qui durera deux jours, en réponse à une invitation qui lui avait été adressée par le président Abdelmadjid Tebboune le 9 février dernier. Au cours de cette visite, les deux présidents discuteront des questions relatives aux relations entre les deux pays, ainsi que des domaines dans lesquels l’Algérie pourrait aider le Liban, notamment dans le volet politique lié au rôle de l’Algérie à l’ONU et dans le secteur de l’énergie, en plus d’un ensemble de développements agités que connaît la région arabe et le Moyen-Orient.

L’importance de cette visite s’inscrit dans le cadre des évolutions en cours dans la région arabe, notamment au Liban, en Syrie et dans les territoires occupés. L’Algérie affiche une préoccupation constante pour la défense des intérêts et de l’unité du Liban face aux convoitises sionistes. Elle confirme également l’existence d’une conviction du côté libanais quant à l’importance du rôle de l’Algérie sur la scène arabe, à travers sa position et son soutien politique constant envers le Liban.

Ainsi, après son élection à la présidence du Liban, le président Tebboune avait adressé un message à Joseph Aoun dans lequel il affirmait que l’Algérie « aspire au rétablissement du Liban, à la levée des souffrances de son peuple fier, et à la réalisation de ce qu’il mérite en termes de sécurité, de stabilité, de développement et de prospérité ». Ce message avait coïncidé avec la nomination par l’Algérie d’un nouvel ambassadeur à Beyrouth, Kamel Bouchama, transféré de Syrie vers le Liban.

L’Algérie a également joué un rôle de premier plan en faveur du Liban au Conseil de sécurité, où elle a plaidé pour la défense des intérêts libanais au sein de cette tribune onusienne, et contre l’agression sioniste. Le 24 septembre dernier, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avait déclaré, lors d’une réunion du Conseil de sécurité pour présenter le briefing du Secrétaire général sur la situation au Liban, que « l’occupation israélienne cherche à transformer le Liban en une autre Gaza », et il avait rejeté toute pression internationale exercée sur Beyrouth. Il avait déclaré : « Les pressions doivent être orientées vers l’agresseur et non vers l’agressé, c’est-à-dire vers l’occupation israélienne, et non vers les Palestiniens, les Libanais ou d’autres pays de la région. »

Le soutien algérien au Liban a dépassé le cadre politique pour englober d’autres aspects économiques et humanitaires. À la fin de l’année dernière, la société Sonatrach avait envoyé une cargaison de carburant estimée à 30.000 tonnes de fioul au Liban, pour contribuer au fonctionnement des centrales électriques. Cela faisait suite à une décision du président Tebboune visant à soutenir le Liban en matière d’énergie et à l’aider à surmonter sa crise actuelle, en lui fournissant immédiatement des quantités de fioul afin de relancer la production d’électricité dans le pays. Cette initiative reflétait également le renforcement des liens fraternels entre l’Algérie et le Liban, traduisant ainsi l’esprit de coopération et de solidarité entre les deux nations.

La visite du président libanais en Algérie permettra également de discuter du dossier de la coopération énergétique entre les deux pays, ainsi que de parvenir à un règlement amiable et définitif d’une affaire liée à la société algérienne Sonatrach, qui avait un contrat avec le ministère libanais de l’Énergie et de l’Eau depuis novembre 2005, pour la fourniture de diesel et de fuel à la compagnie d’électricité du Liban. Ce contrat avait été suspendu en 2020 en raison de la crise dite du « fioul frelaté », dans laquelle des intermédiaires étaient impliqués, avant que des consultations ne soient entamées concernant le renouvellement de l’accord. Le ministère libanais de l’Énergie avait exprimé il y a quelques mois sa volonté de maintenir « une relation de partenariat exemplaire avec les institutions de l’État algérien, notamment Sonatrach », et de soutenir les efforts du gouvernement libanais pour relancer ce partenariat dans le cadre juridique garantissant les intérêts des deux pays.

Dans le cadre des relations bilatérales, les deux pays ont également des raisons de coopérer dans la lutte contre la corruption et la restitution des fonds détournés. Le Liban fait partie des pays avec lesquels l’Algérie souhaite coopérer dans ce domaine. Les deux États avaient signé, en avril 2022, deux accords portant sur l’extradition des personnes recherchées par la justice dans les deux pays, ainsi que sur la coopération judiciaire entre l’Algérie et le Liban dans le domaine pénal et les commissions rogatoires.