Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Ibrahim Merad, a affirmé que sa visite de travail entamée ce lundi en Espagne revêt une importance particulière pour dynamiser la coopération bilatérale, renforcer la coordination et la concertation continue sur les questions d'intérêt commun, ainsi qu'examiner les activités et programmes pouvant être mis en œuvre pour promouvoir la coopération entre les deux pays, en vue de défendre leurs intérêts et relever efficacement les défis partagés.
Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, Merad a insisté, lors de sa rencontre avec son homologue espagnol Fernando Grande-Marlaska Gómez à Madrid, sur l'importance de renforcer la coopération sécuritaire entre les institutions spécialisées des deux pays. Cette coopération repose sur l'accord bilatéral entre les deux gouvernements concernant la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, en particulier le trafic illicite d'armes, de munitions, de drogues et de précurseurs chimiques, ainsi que les crimes cybernétiques et économiques, et le trafic d'êtres humains et d'organes. Face à la complexification et à l'évolution des formes de criminalité, il est devenu impératif d'intensifier la collaboration.
Merad a souligné que, étant donné la nature transfrontalière de ces menaces sécuritaires, leur prise en charge requiert une coordination étroite et un échange d’informations accru entre les services de sécurité, afin de neutraliser les réseaux criminels et de les empêcher d'agir.
Le communiqué précise également que l'immigration clandestine a figuré en tête des discussions entre les deux parties, Merad la considérant comme l'un des principaux défis auxquels sont confrontés l'Algérie, l'Espagne et l'ensemble de la région depuis plusieurs années. Il a rappelé que l'Algérie a adopté une approche globale et intégrée pour gérer les risques liés à ce phénomène et assurer une prise en charge adaptée de ses multiples dimensions.
Le ministre a exprimé sa satisfaction face aux résultats obtenus grâce à la mobilisation de toutes les parties concernées et au professionnalisme des institutions opérationnelles, notamment l'Armée nationale populaire, ce qui a permis une meilleure gestion des défis liés à l'immigration irrégulière. Il a également souligné que l'Algérie avait obtenu des résultats positifs en matière de retour volontaire des migrants irréguliers, en coopération avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Cette collaboration a facilité le retour de plus de 8.000 migrants vers leurs pays d'origine.
Pour Merad, l’Algérie reste convaincue que la lutte durable et efficace contre l’immigration irrégulière passe par le développement des pays d’origine afin d’endiguer ce phénomène et d’en limiter les conséquences. C’est dans ce cadre que le Président Abdelmadjid Tebboune œuvre constamment à renforcer la coopération solidaire avec les pays voisins, en soutenant leur développement et en accélérant l'intégration économique régionale.
Merad a également salué les acquis de la coopération entre les ministères de l’Intérieur algérien et espagnol dans le domaine de la protection civile, encadrée par un accord de coopération scientifique et technologique. Il a insisté sur la nécessité d’améliorer la formation des ressources humaines et l’acquisition de moyens matériels et technologiques pour accroître leur efficacité face aux risques majeurs.
Dans le cadre de la sécurité routière, l’Algérie souhaite intensifier la coopération avec l’Espagne, notamment en mettant en place des ateliers de formation, en renforçant les capacités techniques et en intégrant les technologies modernes de gestion du trafic routier dans la gouvernance du secteur.
Enfin, le ministre a souligné que cette visite permettra d'explorer de nouvelles opportunités de coopération, notamment dans le développement local, la gouvernance urbaine, l’aménagement du territoire et l’attractivité économique des villes, ainsi que la coopération décentralisée entre les collectivités locales des deux pays.
À noter que cette visite est la première d’un haut responsable algérien en Espagne depuis la détérioration des relations bilatérales en 2022, conséquence de la reconnaissance par le gouvernement de Pedro Sánchez du plan marocain d’autonomie au Sahara occidental occupé.
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