Nation

Macron-Retailleau : Le bras de fer

Alors que Macron estime que le « macronisme » est appelé à durer et à s’étendre, son ministre de l’Intérieur pense exactement le contraire.

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Les relations entre le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et le président Emmanuel Macron se sont tendues ces dernières semaines, principalement à cause de la gestion du dossier de la crise avec l’Algérie. L’entretien accordé par Retailleau au magazine d’extrême droite Valeurs Actuelles révèle la volonté du ministre d’attiser les tensions et d’aller vers un affrontement ouvert.

Alors que le président Macron affirme que le « macronisme » est appelé à durer et à s’étendre même après son départ du pouvoir en 2027, laissant entendre une possible candidature pour la présidentielle de 2032, son ministre de l’Intérieur voit les choses tout autrement.

Dans l’interview qu’il a accordée au magazine précité, et qui paraîtra demain mercredi, Retailleau a déclaré que «Le macronisme s'achèvera avec Emmanuel Macron, tout simplement" parce qu'il "n'est ni un mouvement politique, ni une idéologie. »

Le président du parti Les Républicains rejette ainsi le positionnement de Macron, ce dernier ayant revendiqué « être à la fois de droite et de gauche », alors que Retailleau considère qu’il (Macron) "alimente l'impuissance"

Les relations entre les deux hommes se sont refroidies au plus fort de la crise avec l’Algérie, lorsque Macron a refusé d’adopter la politique de confrontation prônée par Retailleau.

Le différend s’est récemment aggravé avec la polémique au sein du gouvernement français autour des « énergies renouvelables ». Retailleau a critiqué sa collègue chargée de l’Environnement, Agnès Pannier-Runacher, membre du parti présidentiel Renaissance. Macron est alors intervenu en déclarant : Les ministres "doivent s'occuper des politiques qu'ils conduisent"

Selon des médias français, Bruno Retailleau est attendu jeudi prochain à l’Élysée pour rencontrer le président Macron. D’après des informations qui ont fuité, Macron devrait demander des clarifications à son ministre de l’Intérieur à propos d’autres déclarations faites il y a quelques jours sur l’Algérie, lorsqu’il avait affirmé dans un entretien au Figaro : «La diplomatie des bons sentiments a échoué».