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Macron tient une réunion nocturne au sujet de la crise avec l’Algérie

La crise, entrée dans son dixième mois, a atteint son point apogée avec l’expulsion réciproque de membres des deux missions diplomatiques

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Le président français, Emmanuel Macron, a tenu, mercredi soir à l’Élysée, une réunion nocturne avec le Premier ministre ainsi que les ministres des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de la Justice, afin de « traiter la crise avec l’Algérie », une crise qui est entrée dans son dixième mois et qui a atteint son paroxysme avec l’expulsion réciproque de membres des missions diplomatiques, le rappel des ambassadeurs des deux pays, l’imposition de restrictions sur les visas diplomatiques et la suspension de toute forme de coopération entre Paris et Alger.

Certains titres de la presse française, citant des « sources gouvernementales », ont rapporté que Macron avait convoqué une réunion dédiée à la crise entre les deux pays, mercredi soir à l’Élysée. Il s’agissait d’une réunion restreinte, ne rassemblant pas l’ensemble du gouvernement, mais uniquement le Premier ministre François Bayrou, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et le ministre de la Justice Gérald Darmanin.

La crise a débuté à la fin du mois de juillet de l’année dernière, lorsque la France a exprimé son soutien à la proposition marocaine d’autonomie pour le Sahara occidental, alors que cette question est inscrite à l’agenda des Nations Unies comme un processus de décolonisation, et que le Front Polisario en réclame l’indépendance depuis 50 ans.

La situation s’est envenimée en raison des provocations et propos offensants du ministre français de l’Intérieur, notamment après l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à la mi-novembre de l’année dernière. Ce dernier a été accusé d’atteinte à l’unité territoriale et condamné, le 27 mars dernier, à cinq ans de prison ferme.

Les tensions se sont intensifiées lorsque la justice française a poursuivi un diplomate algérien sans en informer son pays, en violation des usages diplomatiques. L’Algérie a réagi en expulsant des membres de la mission diplomatique française pour non-conformité aux exigences légales. La France a alors répliqué par des expulsions similaires, invoquant le principe de « réciprocité ».

La crise a connu un bref apaisement après un appel téléphonique entre les deux chefs d’État, au cours duquel ils avaient défini une feuille de route pour résoudre la crise. Cependant, cet apaisement a été de courte durée, notamment en raison de l’incarcération du fonctionnaire consulaire algérien et de la poursuite des provocations du ministre de l’Intérieur français à l’encontre de tout ce qui touche à l’Algérie.