La Cour d'Alger a condamné, ce mardi, Boualem Sansal à 5 ans de prison ferme, confirmant ainsi la peine prononcée lors du premier procès par le tribunal de Dar El Beïda à Alger, le 27 mars dernier.
Lors de l’audience en appel tenue la semaine précédente, le parquet avait requis l’alourdissement de la peine à 10 ans, tandis que Boualem Sansal avait plaidé son innocence, exprimant un certain recul sur ses déclarations antérieures.
Pour rappel, Boualem Sansal et le procureur de la République auprès du tribunal de Dar El Beïda avaient tous deux fait appel du premier jugement.
Avec cette confirmation par la Cour d’appel (deuxième degré de juridiction), il ne reste à Sansal que la possibilité d’un pourvoi en cassation devant la Cour suprême.
Sansal était poursuivi pour des accusations liées à l’atteinte à l’unité nationale, à la suite de déclarations faites à la presse française, jugées attentatoires aux constantes nationales et en infraction avec la loi. Il était également reproché la possession de documents et contenus impliquant des communications jugées nuisibles avec des responsables étrangers, ainsi que l’outrage à une institution de l’État et la détention de vidéos et publications menaçant la sécurité et la stabilité nationales.
Lors du premier procès, Boualem Sansal avait nié les faits qui lui étaient reprochés, affirmant n’avoir jamais eu l’intention de porter atteinte à la souveraineté nationale ou aux institutions de l’État, qualifiant ses propos de simple expression d’opinions personnelles.
Concernant les lettres envoyées à l’ambassadeur de France, dans lesquelles figuraient des propos jugés insultants envers l’armée et les institutions algériennes, Sansal a déclaré qu’il s’agissait de correspondances privées entre deux amis.
Arrêté en novembre dernier, Sansal avait fait l'objet d'une enquête judiciaire jusqu’en mars. Son incarcération avait suscité des appels à sa libération de la part de figures politiques françaises, notamment de l’extrême droite, ainsi que de responsables et du président Emmanuel Macron lui-même — bien que de façon plus modérée dans les milieux intellectuels.
L’affaire Sansal a été l’un des éléments ayant alimenté la tension diplomatique entre l’Algérie et Paris, qui a à plusieurs reprises appelé à une « mesure humanitaire » en faveur de sa libération, invoquant sa nationalité française — un plaidoyer qui, selon plusieurs observateurs, cache des arrière-pensées idéologiques et politiques.
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