Après un long silence observé durant la crise diplomatique entre l’Algérie et la France, Nicolas Sarkozy, ancien chef de l’État français, est finalement sorti de sa réserve… mais à contretemps, tentant de s’inviter dans le débat à travers un entretien accordé au quotidien Le Figaro.
Adoptant un ton proche de celui de l’extrême droite, Sarkozy – condamné à des peines privatives de liberté dans plusieurs affaires de corruption, ce qui devrait en principe l’écarter du débat public – a déclaré :« Emmanuel Macron a toujours été favorable à une approche diplomatique avec l’Algérie, mais cet été, il a légèrement durci sa position… Est-ce suffisant ? »
Mettant en doute la conduite de la politique étrangère de son pays, il a ajouté : « Je pensais que les affaires étrangères relevaient du “domaine réservé” du président de la République. Or, ce domaine semble avoir été délégué à un Premier ministre sur le départ, à travers un message très ferme appelant à plus de fermeté vis-à-vis de l’Algérie, sans résultats concrets».
Sarkozy a également tenté de capitaliser sur des dossiers internes à l’Algérie, estimant « inacceptable » que Boualem Sansal et Christophe Glez restent emprisonnés. Il a par ailleurs jugé qu’il était temps de mettre fin à ce qu’il a qualifié « d’anomalie » liée aux accords de 1968, « qui n’ont plus aucune justification ». Selon lui, « il n’y a pas de raison de maltraiter l’Algérie plus que d’autres pays, mais il n’y a pas non plus de raison de la privilégier dorénavant ».
Revenant sur le dossier sensible des visas, Sarkozy a rappelé que la France délivre chaque année 250. 000 visas aux Algériens, tout en réclamant le rapatriement de milliers de personnes frappées par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) – refus que les autorités algériennes opposent systématiquement.
Il a souligné qu’« aucun Algérien en situation irrégulière n’a été repris par son pays depuis janvier dernier », appelant à davantage de fermeté dans la délivrance des visas. Et de proposer sa « solution magique » :« Instaurer une règle simple : un visa accordé pour chaque OQTF exécutée. Voire 5 ou 10 visas par OQTF, afin d’imposer le principe de réciprocité».
Sarkozy a toutefois posé une condition préalable : « la libération de nos deux compatriotes ».
Enfin, il a exhorté Paris à « se montrer ferme envers Alger, dans la même mesure où l’Algérie se montre ferme avec la France », regrettant que cette dernière « donne le sentiment gênant de ne plus être en mesure d’imposer le respect du droit international et des droits de l’homme ».
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