Société

« L’Algérie verte ».. histoire d’un homme et d’un rêve

Fouad a réussi à attirer des ministères entiers vers sa cause et à les inspirer à adopter sa vision novatrice.

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Ph: D.R
Ph: D.R

Au milieu d’une armée d’influenceurs et d’influenceuses, accros à la publicité, à la célébrité et aux récits de leurs vies dans l’univers virtuel sous toutes ses formes, Fouad Maâla se distingue avec son projet « L’Algérie verte », brandissant une jeune pousse dans une main et une pioche dans l’autre, affrontant une réalité difficile à transformer — mais soutenu par des centaines de milliers de “likes”, d’abonnés et d’admirateurs.

Sous le slogan « Khadra bi idhn Allah » (« Verte, si Dieu le veut ») et un geste symbolique de la main allant de droite à gauche, accompagné de courtes instructions précises sur la manière de planter des arbres dans les quartiers, les déserts et les steppes arides, l’homme a su donner un symbole à son projet.
Il a réussi à mobiliser des ministères et des centaines de milliers de citoyens autour du retour à une culture écologique et au respect de l’environnement.

Lancé spontanément dans l’espace virtuel, son projet a été accueilli avec enthousiasme par les internautes, avant de s’étendre aux rues et aux quartiers bétonnés envahis par le ciment, l’asphalte et l’acier, où bénévoles et bienfaiteurs se sont empressés de le soutenir.
Fouad Maâla sait que le temps biologique ne lui suffira peut-être pas pour voir les terrains nus reverdir et les jeunes arbres devenir de hauts géants offrant leur ombre aux générations futures.
Mais, dans son imaginaire et son ressenti intime, le temps bat à un autre rythme : il voit déjà ses jeunes pousses se dresser, arrêter l’avancée du sable, libérer les villes de leur teinte cuivrée et les laver de leur poussière et de leur jaunissement chronique.

Ces images, profondément ancrées dans son esprit, lui ont donné une détermination inébranlable pour parcourir tout le pays et dessiner sa fresque verte.
Et le projet du “million d’arbres”, lancé hier, n’est qu’un début, une première étape vers une vision plus vaste.

Fouad a réussi à attirer des ministères entiers vers sa cause et à les inspirer à adopter sa vision novatrice — un renversement complet du schéma habituel où ce sont les citoyens qui doivent courir derrière les administrations pour concrétiser leurs rêves et défendre leurs droits.

Depuis les quartiers périphériques, il apparaît comme un réveilleur de consciences, redonnant vie à des esprits endormis qui avaient abandonné la rue et cédé à la grisaille, au béton et à la poussière.
Il rallume la flamme des cœurs éteints par l’habitude, la paresse, la résignation et le repli sur soi.

Grâce à un travail constant et organisé, Fouad a réussi à introduire l’expression « Khadra bi idhn Allah » (« Verte, si Dieu le veut ») dans le vocabulaire quotidien des Algériens, avant qu’elle ne fasse son entrée jusque dans le langage du gouvernement, déjà saturé d’initiatives et d’expériences passées.

L’influence que Maâla a su exercer sur les gens est la véritable influence : celle qui ne cherche ni la notoriété ni les « likes », mais le changement réel, loin des futilités et des histoires personnelles lucratives qui inondent les réseaux sociaux.

Fouad, avec quelques autres figures semblables, a provoqué une secousse dans la conscience collective, un réveil après une longue mort clinique :
il descend dans la rue, affronte la réalité telle qu’elle est, et propose une philosophie horizontale et circulaire, en rupture avec les méthodes verticales et obsolètes.

Originaire de Batna, il a accumulé de nombreux capitaux symboliques : la confiance, la communication sincère, la spontanéité — des qualités qui ont poussé les citoyens à se rassembler autour de son projet écologique, un projet qui semble parti pour durer, porté par une volonté d’acier.