Société

Les clés de la réussite au baccalauréat

El Khabar a choisi de relayer les témoignages de ceux qui ont relevé le défi du bac avec succès et brio, pour montrer comment ils ont ensuite tracé leur parcours professionnel avec confiance et compétence.

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Les candidats au baccalauréat sont entrés dans la dernière ligne droite, et les sentiments de peur, de doute et de confusion commencent à dominer de nombreux jeunes rêvant d’entrer à l’université. Ce diplôme, dont l’obtention ne dépend pas uniquement de la compréhension des cours, mais qui nécessite également d’autres aspects, notamment une préparation psychologique et même physiologique.

« El Khabar » a choisi de relayer les expériences de ceux qui ont relevé avec succès et brio le défi du baccalauréat pour tracer leur chemin professionnel avec confiance et compétence. Ils nous parleront des stratégies qu’ils ont adoptées, des défis qu’ils ont rencontrés, et surtout des leçons tirées qui peuvent éclairer le parcours de ceux qui s’apprêtent à passer cette étape cruciale.

Le baccalauréat est une étape charnière dans le parcours éducatif de tout élève, selon le Dr Bouab Diaeddine, médecin spécialisé en endocrinologie et diabétologie, qui a obtenu son baccalauréat en 1990. Il ouvre les portes vers divers domaines de spécialisation et constitue la clé d’entrée dans la vie professionnelle.

Avant cette année-là, explique le docteur, l’accès aux grandes écoles et aux filières médicales ne se faisait pas uniquement sur la base du baccalauréat, mais passait par un concours portant sur les matières fondamentales, à savoir les sciences naturelles, les mathématiques et la physique. Le choix se faisait alors par dépôt de dossier papier. Dr Bouab a choisi d’étudier la médecine après avoir obtenu de bonnes notes dans les matières scientifiques de base, soulignant qu’obtenir le baccalauréat avec la mention Très Bien était très rare à cette époque.

Concernant son expérience avec le bac, Bouab révèle : « J’ai renforcé mes compétences dans les matières scientifiques fondamentales en suivant des cours particuliers avec trois amis de niveau similaire. Nous avons tous obtenu notre baccalauréat avec une bonne moyenne. Aujourd’hui, nous exerçons tous la médecine : l’un est directeur d’un hôpital militaire, un autre est médecin spécialiste et propriétaire d’une clinique privée dans la région des Aurès. »

À propos de son quotidien avant l’examen, il ajoute : « Je me couchais tôt pour pouvoir réviser dès le matin, tout en consacrant du temps au repos pour évacuer la pression et la fatigue. L’année de mon baccalauréat, nous attendions la finale de la Coupe du Monde de football qui s’est tenue à Rome en 1990, entre l’Allemagne de l’Ouest et l’Argentine de Diego Maradona. L’Allemagne avait alors battu l’Argentine 1 à 0. »

La famille a joué un rôle important dans son parcours scolaire, poursuit le docteur : « En tant qu’aîné de mes sept frères et sœurs, mon père a grandement contribué à créer les conditions adéquates pour passer le bac sans stress. Il me répétait souvent que je serais un exemple pour mes frères si je réussissais. Cette pression paternelle m’a donné une motivation positive. Je n’oublie pas non plus le rôle de ma mère, qui me préparait un environnement confortable, veillait à me réveiller à l’aube pour la prière, et me préparait du café et de bons repas. »

Compréhension, concentration et repos : les piliers de la réussite

De son côté, le professeur Nacer-Eddine Bouziane a dévoilé sa méthodologie qui lui a permis de réussir brillamment deux fois l’examen du baccalauréat, en 2003 et 2007.

Après avoir obtenu sa licence en sciences de l'information et de la communication, il est devenu enseignant dans la même spécialité à l’université de Constantine 3 dès 2009. Sa carrière académique a connu une ascension notable avec sa promotion au rang de professeur d’enseignement supérieur en juillet 2021. Il a également occupé d’importants postes de responsabilité : doyen de la faculté des sciences de l'information et de la communication (2018-2019), directeur du laboratoire de sociologie de la communication (2016-2019), vice-doyen chargé des études supérieures et de la recherche scientifique (2016-2018), et responsable de la cellule de communication de l’université (2015-2017).

Avant son entrée dans le monde académique, le professeur Bouziane a travaillé comme journaliste et rédacteur en chef dans un quotidien généraliste (2006-2009).

Sur le plan de la recherche scientifique, il est une référence : responsable de comités scientifiques et organisateurs d’événements nationaux et internationaux, expert auprès de la conférence régionale des universités de l’Est, et évaluateur pour plusieurs revues scientifiques. Il a publié plus de 35 articles scientifiques, participé à plus de 20 ouvrages collectifs, et pris part à plus de 120 manifestations scientifiques nationales et internationales.

Dans son témoignage, le professeur Bouziane affirme que « la clé de la réussite réside dans le travail quotidien structuré, l’attention en classe, et une bonne gestion du stress ».

Il a révélé qu’il révisait ses cours minutieusement dès son retour du lycée, profitant de sa concentration pendant les explications des enseignants. Il prenait des notes détaillées dans la marge avec des crayons et des couleurs, ce qui l’aidait à mieux mémoriser. Il insistait sur le fait que l’expérience des professeurs et leur insistance sur certains points servaient de guide pour sa révision.

Concernant la compréhension, il souligne l’importance de l’interaction et de l’attention en classe, qu’il considère comme une base essentielle l’aidant lors des examens à formuler ses réponses de manière claire, au-delà de la simple mémorisation. Il explique que sa capacité à reformuler les idées et à les contextualiser a été un atout majeur.

Dans sa routine quotidienne de préparation, après les repas, il faisait un « balayage visuel » rapide de ses cours en se concentrant sur les idées essentielles. Ensuite, il prenait du temps pour se détendre en jouant au football avec ses amis, ce qui l’aidait à décompresser, appliquant le principe « un esprit sain dans un corps sain ».

Concernant la pression précédant l’examen, en tant qu’aîné de sa grande famille, il dit avoir géré cela avec « calme et sérénité », grâce à sa foi en Dieu. Il estime que faire de son mieux et laisser le reste à Dieu aide énormément à surmonter le stress.

Il insiste sur l’importance de la préparation psychologique, qui repose selon lui sur deux aspects : le premier est moral (fournir les efforts et laisser les résultats à Dieu), et le second consiste à éviter les rumeurs et les conseils contradictoires. Il estime que chaque élève a sa propre méthode de compréhension et de révision, et qu’il vaut mieux s’y tenir plutôt que de se disperser à chercher des astuces ailleurs.

Concernant la période de révision, il la trouvait fluide car il suivait ses cours au jour le jour. Il veillait à avoir un sommeil et une alimentation suffisants, tout en se ménageant des moments de loisir. Il utilisait des résumés pour les matières longues comme les sciences sociales, et une approche narrative pour l’histoire afin de rendre la mémorisation plus agréable.

Le jour de l’examen, il recommande d’éviter de se lever trop tôt, car une dernière révision hâtive peut être source de confusion. Il raconte : « Je me suis couché tôt, me suis levé à l’heure appropriée, j’ai accompli la prière d’El Fajr , parcouru rapidement mes cours, et je me suis remis à Dieu».

Il est à noter que le professeur Bouziane détient deux baccalauréats : le premier en 2003 qui lui a permis d’étudier les sciences de l’information et de la communication, et le second en 2007, qui lui a ouvert les portes de la faculté de langue et littérature françaises, poursuivant ainsi sa carrière académique en master en sciences du langage et de la communication.

Organisation, réalisme et équilibre : les clés du succès

Pour sa part, l’ingénieure et blogueuse Salma Bekkouche a partagé sa riche expérience de préparation au baccalauréat, qu’elle a obtenu en 2010 dans la filière des sciences expérimentales à Hassi Messaoud. Diplômée de l’École supérieure d’informatique, elle a mené une brillante carrière dans les systèmes d'information, la gestion des données et des ressources humaines.

Salma a été sélectionnée pour participer au programme TechWomen au siège de Twitter à San Francisco, où elle a travaillé sur le projet « Pourquoi j’aime mon lieu de travail ? ». Elle a également représenté le programme dans d’autres conférences internationales.

Elle souligne que l’organisation rigoureuse de son emploi du temps a été la pierre angulaire de sa préparation. Elle avoue sa passion pour les mathématiques et la physique, et explique qu’elle s’est concentrée sur les explications de ses professeurs en classe, ce qui lui a évité de recourir à des cours particuliers dans ces matières. Elle privilégiait la résolution d’un grand nombre d’exercices, notant que les examens comportent souvent cinq exercices couvrant les différentes parties du programme.

Elle conseille aux élèves de ne pas négliger le barème de notation, et de commencer par écrire les formules pour récolter un maximum de points, tout en soulignant que la pratique régulière des exercices renforce la confiance en soi, car les méthodes de résolution se répètent souvent.

Elle reconnaît ses difficultés en sciences naturelles, pour lesquelles elle a dû suivre des cours particuliers, et précise que cette matière fut sa moins bonne note au bac.

Elle recommande une méthode de réponse rigoureuse et la consultation des corrigés types, expliquant que les cours particuliers peuvent être utiles mais leur efficacité varie selon les profils.

Concernant les matières littéraires (arabe, français, anglais), elle conseille de ne pas les négliger, car elles peuvent faire la différence à l’examen. Elle insiste sur une approche pragmatique, en se concentrant sur les questions de compréhension dont les réponses se trouvent souvent dans le texte, permettant ainsi de gagner des points précieux.

Elle affirme que ceux qui rencontrent des difficultés de mémorisation doivent bien comprendre les idées et les reformuler à leur manière. Elle prône une gestion équilibrée du temps, en adaptant la répartition des matières selon les capacités de mémorisation ou de compréhension, et en utilisant les moments de forte concentration pour mémoriser.

Elle conseille d’établir un planning tenant compte des pics de concentration de l’élève, car « une heure de révision concentrée vaut mieux qu’une journée entière de révision dispersée ».

Concernant les pauses, elle souligne l’importance du repos sans excès, en veillant à l’équilibre entre sommeil, alimentation et espace propice à l’étude.

Elle met en garde contre la pression excessive, les révisions frénétiques et le manque de repos, évoquant son expérience personnelle où elle a atteint un point de saturation et a perdu sa capacité à résoudre des exercices. Elle a pu se ressaisir après une pause, ce qui lui a permis d’obtenir son baccalauréat et de poursuivre ses succès.

En conclusion, Salma Bekkouche affirme que la peur, l’ennui et le découragement sont des sentiments naturels, mais que la réussite ne s’obtient que par l’effort, le sérieux, et surtout, par la grâce de Dieu Tout-Pu