À chaque match disputé avec le Club Sportif Constantinois (CSC), Nassim L’Goul s’impose un peu plus comme un phénomène du football, captivant l’attention des internautes sur les réseaux sociaux.
Ses vidéos de dribbles et de gestes techniques spectaculaires se propagent à une vitesse fulgurante, comme lors du match face à l'USM Alger, vendredi, où il a mystifié le défenseur Haithem Loucif avec un petit pont plein de malice, provoquant sa chute et l’étonnement du public.
Ce genre de scène n’est plus une exception, mais presque un rendez-vous hebdomadaire pour les supporters du CSC, qui attendent chaque rencontre pour voir leur nouvel artiste distiller un peu de sa magie. Une magie qui rappelle aux amateurs de football algérien le plaisir du beau jeu, trop souvent absent ces dernières années.
Né le 30 juillet 1997 à Lyon (France), L’Goul évolue au poste de milieu offensif. Doté d’un gabarit impressionnant, d’une excellente vision du jeu et d’une capacité de dribble remarquable, il allie puissance, finesse et fluidité. Pourtant, sa révélation a tardé, puisqu’il approche déjà de la trentaine. Son parcours jusqu’à la lumière a été tout sauf facile.
Il a longtemps erré entre académies et petits clubs en France, Angleterre et Suisse – de Nike Academy, Whitehawk, Welling, Dover, Bromley, Dartford, Lyon La Duchère, Toulon, Biel-Bienne, Clermont Foot puis Bellinzona – sans jamais vraiment trouver ni la stabilité ni l’opportunité d’éclore. À chaque fois, il reprenait sa valise, porteur d’espoirs renouvelés et d’un rêve de percer.
Sa notoriété a en réalité commencé dans les tournois de quartier en France, où ses dribbles, sa maîtrise du ballon et ses frappes puissantes faisaient sensation sur les réseaux sociaux. Ces vidéos virales ont révélé une pépite brute, qui n’attendait qu’un cadre propice pour s’exprimer pleinement – un cadre qu’il semble enfin avoir trouvé… en Algérie.
Cet été, il a choisi de revenir au pays de ses origines. Approché d’abord par l’ES Sétif, c’est finalement le CSC qui a su le convaincre avec son projet sportif. Il a signé librement en provenance du club suisse AC Bellinzona.
Depuis ses débuts avec Constantine, L’Goul a rapidement conquis les cœurs. En six matchs, il a déjà délivré deux passes décisives, un chiffre qui aurait pu être bien plus élevé avec des attaquants plus efficaces à la réception de ses ballons millimétrés.
Dans une récente interview accordée à la Chaîne 3 de la Radio nationale, il a exprimé son ambition de rattraper le temps perdu, affirmant que son prochain objectif est de briller davantage avec son club, puis de porter le maillot national, que ce soit avec la sélection locale ou l’équipe A. Il avait déjà représenté symboliquement l’Algérie lors d’un tournoi majeur des quartiers en France.
Aujourd’hui, il ne fait plus de doute Nassim L’Goul est la révélation de la saison en Ligue 1 Mobilis. Mais derrière cette réussite individuelle, se cache aussi une réalité préoccupante : alors qu’un joueur venu des banlieues françaises électrise les stades algériens, le football local peine à former et faire émerger des talents capables d’un tel niveau de créativité et d’audace.
Nassim L’Goul n’est pas seulement une pépite rare ; il est aussi le miroir d’une nécessité urgente pour le football algérien : celle de repenser en profondeur ses bases de formation et de redonner sa chance au jeu, au vrai.
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