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Petković sous pression

Les choix de Petković interrogent avant la CAN

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Malgré le succès du sélectionneur national, Vladimir Petković, qui a atteint l’objectif principal fixé avec les Verts, à savoir la qualification pour la Coupe du Monde 2026, et malgré des résultats favorables jusqu’à présent, sa cote reste faible auprès des critiques et du grand public footballistique, en raison d’une série de décisions et de choix techniques qui ont suscité une vague importante de critiques ces derniers temps.

Le stage actuel en Arabie Saoudite, marqué par des événements rapides, a intensifié les débats autour des choix de l’ancien sélectionneur de la Suisse, notamment en raison de sa gestion des nombreuses absences et de sa conduite du match contre le Zimbabwe, qui a suscité des inquiétudes quant à sa capacité à tirer pleinement parti de ce rendez-vous préparatoire crucial avant la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations au Maroc.

Dès le départ, Petković a surpris par ses choix lors de ce stage, en incluant par exemple le défenseur Mohamed Amine Tougai dans la liste, alors que le joueur de l’Espérance est blessé depuis un certain temps et n’a pas participé avec son club. En revanche, Petković a écarté Himad Abdelli, qui revient récemment en force et affiche des performances remarquables, se contentant d’un argument peu convaincant selon lequel « il n’a joué que quatre ou cinq matchs récemment ». Selon les observateurs, cette contradiction reflète davantage un problème de méthodologie que de position ou de préparation physique.

Après que tout le monde a respiré un peu lorsque le sélectionneur avait exclu Ramiz Zerrouki lors du stage d’octobre, Petković a de nouveau surpris en rappelant le joueur, dont les experts estiment que le style et la méthode ne correspondent pas à la sélection. Il ne s’est pas non plus privé de le titulariser face au Zimbabwe, alors qu’il disposait de nombreuses alternatives pour ce poste.

On ne comprend pas non plus pourquoi Petković a accepté d’accorder à Farès Chaïbi une autorisation d’absence pour blessure sans le remplacer, tout en maintenant Hicham Boudaoui au stage pendant une semaine entière malgré sa blessure, avant de le libérer finalement hier.

Des questions légitimes se posent également sur l’utilité de convoquer le défenseur Benkara, qui n’a pas encore confirmé son niveau même avec l’équipe première de Dortmund et n’a pas eu l’occasion de jouer contre le Zimbabwe, ne serait-ce que quelques minutes, afin d’évaluer son niveau ou d’assurer son intégration future dans la sélection.

L’organisation du bloc offensif soulève également des interrogations : le sélectionneur n’a convoqué qu’un seul joueur pour le côté gauche, Mohamed Amine Amoura, sans prévoir de remplaçant. L’équipe se retrouve donc aujourd’hui sans véritable ailier gauche après la blessure du joueur de Wolfsburg et son départ du stage hier.

Parmi les paradoxes qui ont amplifié les critiques figure l’ignorance de Petković envers le duo Ilan Kebbal et Hadj Moussa, malgré leur grande forme et leurs performances avec leurs clubs. Ils ont été utilisés uniquement comme remplaçants pour quelques minutes, insuffisantes pour juger de leur niveau, alors que le match amical contre le Zimbabwe représentait une occasion en or de les évaluer avant la CAN. Certains estiment que cette décision pourrait refléter une crainte de leur éclat et de la gêne que cela pourrait provoquer vis-à-vis du capitaine Riyad Mahrez.

Bien que le match amical de demain contre l’Arabie Saoudite soit de nature amicale, il revêt désormais un rôle déterminant pour l’avenir de Petković avec l’équipe nationale. Il doit soit répondre aux critiques et prouver qu’il maîtrise ses choix techniques, soit échouer et se placer sous une pression croissante jusqu’à la CAN au Maroc.

Petković sait parfaitement que la qualification pour la Coupe du Monde 2026, dans sa forme actuelle et face à des concurrents dont la plupart manquent même de stades adaptés et doivent jouer hors de leur pays, ne suffit pas à gagner l’estime du public ni à lui assurer la confiance nécessaire pour poursuivre sereinement. Ainsi, le match contre l’Arabie Saoudite constituera un véritable test de sa capacité à diriger les Verts avec stabilité dans la prochaine phase.