
Le rédacteur en chef du site "Mediapart", le célèbre journaliste Edwy Plenel, a défendu le journaliste Jean-Michel Aphatie, qui a cessé son activité depuis une semaine sur décision de la direction de la radio RTL, après avoir déclaré que les nazis s’étaient inspirés des crimes du colonialisme français en Algérie.
Le journaliste de gauche a affirmé que cette décision avait une raison simple : le concerné a fait son travail de manière rigoureuse et professionnelle en évoquant des faits historiques sur les crimes et les bains de sang commis par la France en Algérie durant la période coloniale.
Plenel a cité l’invitation d’un animateur d’émission sur le plateau de "TV5 Monde", en fin de semaine, à consulter un site dédié à l’histoire du colonialisme pour mesurer l’ampleur, l’horreur et les réalités de ces crimes ainsi que leurs auteurs. Il a mentionné plusieurs noms, notamment Turbigo, l’un des visages de la torture sous le maréchal sanguinaire Bugeaud, ainsi que des historiens qui ont documenté ces actes atroces, comme François Maspero et Pierre Vidal-Naquet.
Ce journaliste, connu pour son soutien aux causes de libération et au droit à l’autodétermination, a affirmé que la France coloniale avait commis des crimes comparables à ceux des nazis, déclarant : "Elle a exterminé des villages entiers et tué collectivement des enfants, des femmes et des vieillards."
L’animateur de l’émission a tenté de reprendre les propos de Jean-Michel Aphatie sur le fait que les nazis s’étaient inspirés du colonialisme français, mais son invité lui a répondu : "Les nazis n’ont pas besoin de s’inspirer, eux aussi sont un colonialisme." Cette réponse constitue une confirmation implicite de l’analyse de son confrère Aphatie, en expliquant que certains acteurs majeurs des crimes nazis, comme Lothar von Trotha, avaient déjà participé à des massacres en Namibie et dans d’autres colonies allemandes.
Le journaliste a également évoqué les crimes des soldats de l’entité sioniste en Palestine, soulignant que ces derniers avaient grandi dans une société démocratique et étudié dans des universités, mais que des vidéos avaient documenté comment ils tuaient des enfants à Gaza et commettaient d’autres atrocités.
Il a, enfin, critiqué les discours du président américain Donald Trump sur son ambition de bâtir "la plus grande civilisation de l’histoire de l’humanité", qualifiant ces propos de dangereux et imprégnés d’une idéologie suprémaciste. Il a averti que ce genre de discours nous replongeait dans les périodes les plus sombres de l’Histoire, où tout avait commencé par des paroles violentes et racistes, alors que l’humanité a aujourd’hui plus que jamais besoin de morale et d’éthique.