
Le spécialiste et docteur en économie, Abderrahmane Aya, a déclaré au journal "El Khabar" que si environ un million de têtes de moutons étaient mises à disposition en prévision de l'Aïd el-Adha, cela pourrait contribuer à couvrir la demande locale, surtout après une période de hausse irrationnelle de ce cheptel. Il a ajouté que la disponibilité de ces quantités contribuerait à assurer un équilibre entre l'offre et la demande, tout en alimentant le marché local. En effet, les besoins en moutons pour les sacrifices de l'Aïd sont estimés à environ 4 millions de têtes, et donc l'ajout de ce nombre aiderait à réguler le marché, à éloigner la spéculation et à protéger le pouvoir d'achat.
Le spécialiste a précisé que, de manière générale, les prix du bétail ou des moutons pour l'Aïd peuvent être régulés en fonction de l'offre disponible par rapport à la demande, car ces prix suivent la règle de l'offre et de la demande, et non les mécanismes de soutien de l'État, comme pour les produits de consommation subventionnés. Il existe toutefois des formes de soutien pour les agriculteurs ou les éleveurs dans le cadre de l'intervention de l'État, concernant les intrants comme les aliments pour bétail. Cependant, en fin de compte, les prix des moutons suivent la règle de l'offre et de la demande, et la décision de l'État d'importer du bétail pourrait avoir un impact sensible et significatif.
Le spécialiste a estimé que le prix moyen des moutons, qui serait accessible pour les familles algériennes, devrait se situer entre 50 000 et 60 000 dinars. En ce qui concerne les défis, ceux-ci seront liés au coût du processus d'importation. Par exemple, le prix moyen du mouton en Roumanie est d'environ 4 à 4,6 euros le kilogramme, tandis qu'en Espagne il varie entre 2,55 et 4,4 euros le kilogramme.
Le docteur Aya a également souligné la nécessité de trouver un marché qui respecte les conditions d'alimentation, de santé et de quantité, ainsi que d'assurer la distribution dans le marché intérieur.
En ce qui concerne les phénomènes de spéculation, le spécialiste a indiqué qu'ils pourraient être régulés par l'intervention du gouvernement, en tant que régulateur du marché, que ce soit par des mesures fiscales ou en fournissant de l'offre pour rétablir l'équilibre. Il a estimé que pour garantir l'efficacité de cette mesure, il serait essentiel de commencer l'importation tôt, ainsi que d'assurer la disponibilité des intrants pour soutenir les éleveurs et développer la production animale en Algérie. Il a aussi souligné l'importance de veiller sur le réseau de distribution par l'État, à travers des organismes spécialisés comme "Magros" ou d'autres, en coordination avec les ministères de l'Agriculture et du Commerce, et a proposé de créer une plateforme numérique pour réguler la demande, où les demandes pourraient être déposées pour assurer une distribution équitable et garantir la disponibilité d'une base de données pour les périodes à venir.