Nation

Boughali : Criminaliser le colonialisme, un acte de mémoire et de souveraineté

La proposition de loi comporte une définition précise des crimes de la colonisation française en Algérie

  • 11
  • 2:41 Min

Le président de l’Assemblée populaire nationale, Ibrahim Boughali, a présenté ce samedi devant les députés une proposition de loi relative à la criminalisation de la colonisation française en Algérie. Il a souligné que cette initiative s’inscrit dans un acte souverain à dimension historique et dans une position morale claire, traduisant l’attachement de l’État à son droit inaliénable de préserver la mémoire nationale et de défendre la dignité du peuple algérien.

Boughali a expliqué que la présentation de cette proposition constitue un moment de prise de conscience et de fidélité, ainsi qu’une étape charnière dans le parcours de l’Algérie moderne, à travers laquelle l’institution législative renouvelle son engagement envers l’histoire nationale et la conscience de la nation, loin de toute considération conjoncturelle.

Il a indiqué que la criminalisation de la colonisation française est une cause nationale fédératrice, dépassant les appartenances politiques et les divergences idéologiques, car elle est intimement liée aux sacrifices des martyrs et à la dignité de la nation algérienne. Il a ajouté que la confiance accordée par les députés reflète une prise de conscience collective de l’importance de l’unité nationale sur les questions cruciales.

Le président de l’Assemblée a précisé que la proposition de loi comporte une définition précise des crimes de la colonisation française en Algérie, tout en engageant la responsabilité juridique de l’État français pour son passé colonial. Elle prévoit également des mécanismes visant à exiger une reconnaissance officielle et des excuses explicites, ainsi que l’introduction de dispositions pénales criminalisant la glorification ou la promotion de la colonisation.

Boughali a insisté sur le fait que cette démarche ne vise aucun peuple et ne s’inscrit pas dans une logique de revanche, mais repose sur un principe juridique et moral fondamental, selon lequel les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles et ne peuvent être ni justifiés ni occultés.

Il est également revenu sur la nature réelle du colonialisme français, qu’il a qualifié de projet global d’arrachement et de dépossession, fondé sur l’accaparement des terres, le pillage des richesses, l’exclusion des Algériens et leur privation de droits, ainsi que sur des politiques systématiques de famine, de marginalisation et de tentative d’effacement de l’identité nationale.

Boughali a rappelé les politiques de déplacements forcés, les massacres collectifs, les pratiques de torture dans les prisons et les centres de détention, ainsi que les essais nucléaires dans le désert algérien, qui ont engendré de graves conséquences sanitaires et environnementales toujours perceptibles aujourd’hui. Il a affirmé que ces crimes ne peuvent être oubliés et ne sauraient être prescrits.

Il a estimé que la proposition de loi sur la criminalisation de la colonisation constitue un acte de fidélité envers les martyrs, une préservation de la dignité de la nation, et un message clair affirmant que la mémoire nationale algérienne n’est pas négociable, et que la construction de l’avenir ne peut se faire sans affronter le passé avec vérité et équité.

En conclusion, Boughali a affirmé que l’Algérie réaffirme, à travers cette initiative, son engagement en faveur de relations internationales fondées sur le respect mutuel et l’égalité, tout en rejetant catégoriquement toute tentative de négation des crimes ou d’occultation des faits. Il a souligné que la véritable réconciliation ne peut se réaliser que par la reconnaissance, les excuses et l’assumation des responsabilités.