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Avant le coup d’envoi… la Coupe d’Afrique des Nations 2025 s’enlise dans les crises

Entre tensions diplomatiques, complications administratives et scandales en dehors du terrain, la 35ᵉ édition organisée au Maroc est devenue l’une des plus controversées avant même son lancement

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À deux jours seulement du coup d’envoi, la Coupe d’Afrique des Nations 2025 se retrouve acculée par une série de crises successives qui menacent l’intégrité de la compétition et l’image du tournoi continental.

Entre tensions diplomatiques, complications administratives et scandales en dehors du terrain, la 35ᵉ édition organisée au Maroc est devenue l’une des plus controversées avant même son lancement.

Dans un rapport détaillé, le site français Foot 365 a recensé 10 dossiers sensibles qui jettent une ombre sur le tournoi, prévu à partir du dimanche 21 décembre, et qui pourraient créer une atmosphère tendue marquée par les critiques et polémiques.

 1 – L’affaire Nicolas Pépé

L’exclusion de Nicolas Pépé de la sélection ivoirienne a provoqué un choc. Si le staff technique a justifié la décision pour des raisons sportives, des sources médiatiques l’ont liée à une vidéo où le joueur apparaît avec le créateur de contenu *Just Riyad*, jugée moqueuse envers le Maroc, notamment sur l’absence du pays hôte sur les podiums depuis 1976.

Cette vidéo a déclenché une vague de haine et de messages racistes, avant que le joueur soit écarté de la liste finale. Certains médias parlent d’une « double sanction » infligée au joueur, soulignant que l’exclusion n’était pas la décision de Pépé mais de la fédération locale pour apaiser le pays hôte.

2 – Le Cameroun et le nouveau conflit Eto’o – Presse

Le football camerounais traverse une période agitée après le limogeage de l’entraîneur belge Marc Presse le 1er décembre, suite à l’échec de la qualification pour la Coupe du Monde, soit moins de trois semaines avant le début de la CAN.

Marc Presse, qui attendait de se rendre au Maroc, a quitté son poste avec une indemnité de 65 000 euros. Samuel Eto’o a remporté sa bataille administrative, mais l’équipe camerounaise aborde le tournoi dans un contexte de désorganisation technique et de préparations tardives, avec la décision d’Eto’o d’exclure le joueur Vincent Aboubakar pour des raisons non sportives, craignant que celui-ci ne batte le record historique de meilleur buteur des Lions Indomptables.

3 – Le Nigeria demande l’exclusion de la RDC

La Fédération nigériane de football a déposé une plainte auprès de la FIFA, demandant l’exclusion de la République démocratique du Congo pour avoir aligné des joueurs jugés inéligibles.

Même si le litige concerne les qualifications pour la Coupe du Monde 2026, son calendrier a perturbé l’ambiance de la CAN et jeté le doute sur la participation des « Fauves » au Maroc.

4 – Retard de l’arrivée des professionnels

La décision de la FIFA, sous pression de l’Association des clubs européens, de permettre aux clubs de retenir leurs joueurs africains jusqu’au 15 décembre a provoqué un large mécontentement.

Des équipes majeures comme le Sénégal, le Maroc et même l’Algérie n’ont récupéré leurs stars que six jours avant le début du tournoi, un manque de préparation jugé préjudiciable pour l’équité sportive et la CAN.

5 – Accusations de racisme contre l’entraîneur sud-africain

L’équipe sud-africaine arrive au tournoi avec le dossier de son entraîneur belge, Hugo Broos, accusé de propos racistes et sexistes à l’encontre d’un jeune joueur et de son agent.

Cette affaire, portée par une instance politique locale, a créé des divisions dans le milieu sportif et pesé sur l’ambiance autour des Bafana Bafana avant leur premier match.

6 – L’ombre de l’écran noir et les droits de diffusion

Une crise autour des droits TV menace de priver des millions d’Africains du tournoi. Un conflit commercial entre le détenteur des droits exclusifs en Afrique subsaharienne et certaines chaînes nationales rend possible le risque d’« écran noir » dans plusieurs pays, représentant un échec majeur pour garantir l’accès du public à l’événement.

7 – Critiques autour de la liste de Regragui

Même le pays hôte, le Maroc, n’échappe pas aux polémiques. La sélection de Walid Regragui a été critiquée pour la convocation de joueurs blessés et l’absence de certaines stars, au profit de jeunes, mettant le coach sous pression et accusé de favoritisme.

8 – Flou autour de l’édition 2027

Paradoxalement, la CAN 2025 se déroule sans visibilité sur la prochaine édition,  prévue en 2027 au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie.

Le silence de la CAF sur le calendrier a irrité les fédérations et ouvert la possibilité d’un nouveau report, renforçant l’image de désorganisation.

9 – Tensions algéro-marocaines

Même sans confrontation directe au premier tour, les tensions politiques entre l’Algérie et le Maroc restent présentes. L’affaire du maillot du Raja de Casablanca, le scandale Pépé et les problèmes de visas ont conduit la CAF à renforcer la sécurité pour éviter tout incident dans les tribunes.

10 – La CAN en hiver déplaît à beaucoup

Enfin, le choix de décembre-janvier pour le tournoi est critiqué. Cette décision, imposée par la chaleur estivale au Maroc et la surcharge du calendrier international, perturbe les championnats locaux et fatigue les joueurs, symbolisant l’incapacité de la CAF à s’imposer dans le calendrier mondial.