Le directeur général des services de renseignement extérieur français, Nicolas Lerner, a révélé ce lundi l’existence de « signaux encourageants » incitant à préparer la reprise du dialogue avec l’Algérie, précisant que la France demeure toujours prête à discuter, sans pour autant renoncer à ses conditions de base, notamment la libération de ses ressortissants.
Ces déclarations, faites sur les ondes de France Inter, interviennent dans le contexte d’une crise aiguë entre Alger et Paris depuis un an, déclenchée par la prise de position française en faveur du Maroc sur la question du Sahara occidental, et ayant conduit à l’expulsion de diplomates des deux pays.
Concernant la nature de ces signaux, Lerner a indiqué qu’ils se manifestaient « sur les plans public et discret », sans entrer dans les détails ni préciser les modalités.
Le responsable français a lié toute avancée dans les relations bilatérales à deux dossiers sensibles, à savoir Boualem Sansal, l’écrivain emprisonné depuis novembre 2024 pour « atteinte à l’unité nationale » et condamné à cinq ans de prison et à Christophe Gély, journaliste condamné à sept ans de prison pour « apologie du terrorisme » et dont le procès en appel est fixé au 3 décembre.
Lerner a également précisé que « les canaux de communication ne sont pas complètement coupés » entre les deux parties, même si « la coopération en matière de renseignement antiterroriste a atteint son plus bas niveau ».
Il a exprimé sa confiance dans la capacité de coopération entre les deux pays, soulignant : « Si les services algériens détectaient une menace sur leur territoire, ils nous en informeraient ».
Ces messages positifs s’ajoutent aux signes récents, comme la félicitation de Macron à l’occasion de l’anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne, illustrant une volonté symbolique de rétablir le dialogue. Cependant, certains observateurs estiment que le retour à des échanges substantiels reste improbable à court terme, compte tenu de la profondeur de la crise et des dossiers sensibles impliqués.
Le Premier ministre français avait auparavant insisté sur la nécessité de respecter la souveraineté de l’Algérie et d’éviter de transformer la relation bilatérale en un « sujet de conflit politique interne », en référence à l’exploitation du dossier par l’extrême droite française à des fins électorales.
Déjà en juillet dernier, Lerner avait indiqué que les canaux avec les services algériens restaient ouverts, affirmant qu’il entretenait « des relations et échanges avec ses homologues algériens », un élément crucial dans le contexte particulier des relations franco-algériennes.
Il a ajouté que ces échanges concernaient notamment la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, et que les canaux restaient opérationnels même en cas de tension ou d’impasse grave.
Enfin, Lerner a évoqué la situation au Sahel, notamment à Bamako, où le groupe Ansar Dine exerce un quasi-blocus sur l’approvisionnement en carburant. Selon lui, ce groupe « n’a ni la capacité ni la volonté de contrôler le pays ou de renverser la junte militaire », mais pourrait, si les circonstances le permettent, favoriser l’émergence d’un régime successeur.
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