Le nouveau gouvernement français, dévoilé dimanche soir, porte déjà en lui les germes de sa chute. À peine des personnalités issues du parti Les Républicains y ont-elles été intégrées que le bureau politique de ce dernier a mis à exécution sa décision d’exclure six ministres ayant rejoint l’équipe gouvernementale, au motif qu’un vote interne s’était opposé à toute participation du parti au gouvernement. Résultat : l’exécutif est fragilisé dès sa naissance, avant même le test de confiance prévu mercredi prochain à l’Assemblée nationale.
Le bureau politique des Républicains avait déjà annoncé, dans un communiqué publié après la présentation du premier gouvernement le 10 octobre, avoir voté contre la participation du parti à l’exécutif. Le texte précisait « en conséquence, les membres des Républicains ayant accepté de rejoindre le gouvernement ne peuvent plus se réclamer de notre parti, et cessent immédiatement d’exercer toute fonction dans nos instances administratives. Celles-ci se réuniront dans les prochains jours pour statuer définitivement. »
Avec l’application de cette décision, les six ministres concernés sont Annie Genevard (Agriculture), Rachida Dati (Culture), Vincent Jeanbrun (Logement), Philippe Tabarot (Transports), Sébastien Martin (Industrie) et Nicolas Forissier (Francophonie).
Tous seront automatiquement exclus du parti Les Républicains, formation politique dont l'appartenance a justifié leur participation au gouvernement, dans un contexte de compromis et de répartition des portefeuilles lié à la configuration politique actuelle en France.
Par ailleurs, ce deuxième gouvernement, formé moins d'une semaine après le vote de défiance ayant provoqué la chute du premier (qui n’avait tenu que 24 heures après son annonce), fait déjà l’objet d’une proposition immédiate de censure déposée par plusieurs forces politiques à l’Assemblée nationale. En tête : Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national, a annoncé qu’elle présenterait une motion de censure ce lundi. Pour que la motion soit adoptée, elle doit recueillir 289 voix.
Selon les estimations politiques Rassemblement national : 123 voix, Union démocratique républicaine : 15 voix, La France insoumise : 71 voix, Parti communiste français : 17 voix. Total provisoire : 226 voix
Si le Parti socialiste (69 voix) et Les Écologistes (38 voix) votaient également en faveur de la motion, le total atteindrait 333 voix, ce qui signifierait la chute du gouvernement "Lecornu II".
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