Dans une nouvelle étape qui révèle la profondeur de la crise que traversent les relations entre Paris et Alger, la France a récemment tenté d’exploiter les mécanismes du Groupe d’action financière (GAFI) pour faire pression sur l’Algérie, en cherchant à l’inscrire sur la “liste grise”, sous prétexte de ce qu’elle qualifie de “défaillances” dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Cependant, cette tentative a été dès le départ vouée à l’échec suite à un refus européen croissant de s’engager dans ce qui est désormais perçu comme une campagne de représailles française, reflétant des positions héritées de l’époque coloniale et une nostalgie de domination et d’hégémonie, qui se sont brisées contre le mur de la nouvelle Algérie.
Selon des sources européennes, Paris a intensifié ces dernières semaines ses démarches diplomatiques en mobilisant des lobbies rémunérés au sein des institutions de l’Union européenne, dans le but de rassembler un soutien contre l’Algérie, en ternissant son image et sa réputation et en cherchant à la classer parmi les États soupçonnés de financer le terrorisme et d’abriter des circuits de blanchiment d’argent. Cela intervient alors que l’Algérie, depuis l’élection d’Abdelmadjid Tebboune à la présidence, œuvre à affirmer l’indépendance de sa décision politique et diplomatique, en conformité avec ses principes civilisationnels et historiques, le droit international, et les références onusiennes qui régissent les relations internationales et les usages diplomatiques.
Ces caractéristiques propres à l’Algérie – largement respectées et appréciées par la majorité des États et gouvernements du monde – entrent néanmoins en contradiction flagrante avec les velléités de certaines sphères françaises. Ce que Paris ne semblait pas anticiper, c’est que les grandes capitales européennes ont commencé à prendre leurs distances vis-à-vis de son agenda suspect, surtout lorsqu’il s’agit d’intérêts stratégiques convergeant avec le rôle croissant de l’Algérie dans la région méditerranéenne et africaine.
Parmi les éléments ayant suscité l’irritation d’Alger figure notamment la soudaine mise en avant, par les médias français et certains cercles politiques, de la figure de Boualem Sansal, dans une tentative manifeste d’internationaliser un dossier interne et de le transformer en “affaire de liberté d’expression et de pensée”. L’Algérie y a vu une nouvelle déclinaison d’un vieux scénario dans lequel Paris instrumentalise les droits de l’homme contre les régimes qui refusent de se plier à ses injonctions ou empruntent des voies qui ne lui conviennent pas.
Ce qui attire l’attention, c’est que les accusations françaises – relayées par certains cercles obsédés par l’Algérie – sur de prétendues “manquements” dans la lutte contre la criminalité financière, le terrorisme, la corruption et le blanchiment d’argent, contrastent fortement avec la réalité française. En effet, la France est devenue un refuge pour de nombreuses personnes recherchées par la justice algérienne, impliquées dans le détournement et la dilapidation de fonds publics, que Paris refuse d’extrader malgré l’émission de dizaines de commissions rogatoires et de mandats d’arrêt internationaux.
Par ailleurs, le territoire français est devenu, selon plusieurs rapports, un espace sûr pour les activités de groupes extrémistes sous couvert de discours médiatiques et de revendications “droits-de-l’hommistes”. Ces individus sont également recherchés par la justice algérienne, qui a prononcé des jugements définitifs à leur encontre.
Des sources bien informées révèlent que l’Algérie a reçu, par des canaux non officiels, des assurances de certaines capitales européennes refusant de se laisser entraîner par les démarches françaises. Certaines ont même partagé avec les responsables algériens des détails sur les manœuvres de Paris au sein du GAFI, qu’elles considèrent comme “politisées et hostiles”.
Ces évolutions confirment que la nouvelle Algérie, qui affiche clairement sa volonté de redéfinir son positionnement régional et international, bénéficie d’un respect croissant en Europe, en raison notamment de sa diplomatie équilibrée, conforme au droit international, de ses partenariats multilatéraux et de son attachement à l’indépendance de décision et d’orientation.
Selon certains observateurs, ce qui dérange réellement Paris, ce n’est ni le dossier Sansal ni les débats au sein du GAFI, mais plutôt le fait que l’Algérie a réussi, avec mérite, à dépasser le complexe de la dépendance. C’est là une réalité tangible, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. L’Algérie ne considère plus la France comme une référence.
Et peut-être que le message le plus fort que l’Algérie adresse aujourd’hui, sous la direction du président Tebboune, est un message clair et précis, ne souffrant d’aucune ambiguïté : l’Algérie n’est l’annexe diplomatique d’aucune puissance, et trace sa voie en fonction de ses seuls intérêts, sans se soucier des humeurs, des désirs ni des frustrations des autres.
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