Economie

Les droits de douane de Trump : quel impact sur l’Algérie ?

Le président américain Donald Trump a annoncé, début avril 2025, l’imposition de nouveaux droits de douane sur tous les pays du monde, y compris les pays arabes, dont l’Algérie

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L’ancien président américain Donald Trump a annoncé, en avril 2025, l’imposition de nouveaux droits de douane sur la majorité des pays du monde, y compris des pays arabes comme l’Algérie, dans le cadre de ce qu’il a appelé une opération de "restauration de la richesse de l’Amérique". Pour l’Algérie, le taux a été fixé à 30 % sur les marchandises, alors que les exportations pétrolières du pays sont exclues de cette mesure.

Bien que cette décision américaine vise à exercer une pression commerciale, son impact réel sur l’économie algérienne reste limité en raison de la faiblesse des échanges bilatéraux et de l’exclusion du secteur pétrolier. Toutefois, de telles mesures incitent l’Algérie à diversifier ses partenaires commerciaux et à renforcer ses exportations hors hydrocarbures pour éviter de futures répercussions négatives.

Malgré le taux élevé des droits imposés, des économistes soulignent que leur effet sur l’économie algérienne demeure limité pour plusieurs raisons, notamment le faible volume des échanges commerciaux. En effet, les exportations algériennes vers les États-Unis représentent moins de 5 % des exportations totales du pays, et concernent principalement le pétrole brut, les produits pétroliers, le fer, l’acier, le ciment et les engrais.

L’administration américaine a justifié sa décision par le déficit commercial entre les deux pays, qui a atteint 1,5 milliard de dollars en 2024 (soit 59 % en faveur de l’Algérie). Les importations américaines en provenance d’Algérie ont d’ailleurs chuté de 18,7 % par rapport à 2023, ce qui a servi de prétexte à l’imposition de droits sélectifs au nom de la "protection de l’économie nationale".

Donald Trump a donc confirmé, début avril 2025, l’application de nouveaux droits de douane sur l’ensemble des pays du monde, y compris des pays arabes tels que l’Algérie. Lors d’une conférence de presse tenue à la Maison Blanche, intitulée "Restaurer la richesse de l’Amérique", il a annoncé l’instauration de droits allant de 10 % pour le Royaume-Uni et la majorité des pays arabes, jusqu’à 30 % pour l’Algérie.

Dans le cas de l’Algérie, les États-Unis ont imposé un droit de douane de 30 % sur certains produits importés du pays, à l’exception explicite des exportations pétrolières. De manière générale, les États-Unis imposent des droits de douane sélectifs sur certains produits selon des considérations commerciales ou politiques (comme la Section 232 relative à la sécurité nationale, ou en cas de litiges commerciaux). Pour l’Algérie, les droits imposés concernent principalement des produits comme les tuyaux et l’acier, et non le pétrole brut ni ses dérivés.

En ce qui concerne les exportations pétrolières, le pétrole brut et le gaz naturel sont généralement exclus de ces droits en raison de leur sensibilité sur les marchés mondiaux et de la dépendance partielle des États-Unis aux importations énergétiques. Il n’existe actuellement aucune annonce officielle du gouvernement américain indiquant l’imposition de droits sur le pétrole algérien. Certains produits raffinés dérivés du pétrole pourraient, en revanche, être davantage exposés aux droits que le pétrole brut. À l’heure actuelle, le pétrole algérien reste exempt des droits de 30 % imposés par les États-Unis.

Un impact limité sur l’économie algérienne

Selon les experts, les exportations algériennes vers les États-Unis représentent moins de 5 % du total des exportations algériennes. Elles se concentrent essentiellement sur le pétrole et le gaz, les produits dérivés des hydrocarbures, les engrais, le fer et l’acier, le ciment et certains produits alimentaires. Par conséquent, l’impact des nouveaux droits de douane américains demeure limité à court terme. Les biens stratégiques et compétitifs, comme les produits énergétiques, ne devraient pas être affectés de manière significative.

D’après la plateforme internationale du commerce Comtrade, la valeur totale des échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Algérie a atteint environ 3,55 milliards de dollars en 2024. Cela inclut 1,01 milliard de dollars d’exportations américaines vers l’Algérie, contre 2,54 milliards de dollars d’exportations algériennes vers les États-Unis.

Selon le Bureau du représentant américain au commerce (USTR), les échanges commerciaux entre l’Algérie et les États-Unis ont connu une évolution notable ces dernières années, atteignant plus de 3,1 milliards de dollars en 2024. Toutefois, ce niveau reste inférieur à celui observé avant 2017.

L’effet des droits de douane américains sur les exportations algériennes reste donc limité, même s’ils concernent la majorité des pays à des taux variables, atteignant 30 % pour l’Algérie. L’administration Trump s’est appuyée sur le calcul du déficit commercial entre les deux pays pour déterminer le taux applicable. Ce déficit, estimé à 59 % en 2024, a conduit à l’imposition de ces droits sur les importations algériennes.

Selon des estimations statistiques, le commerce total de biens entre les États-Unis et l’Algérie s’est élevé à environ 3,5 milliards de dollars en 2024. Les exportations américaines vers l’Algérie ont atteint 1 milliard de dollars, soit une baisse de 15,5 % (186,1 millions de dollars) par rapport à 2023. Les importations américaines en provenance d’Algérie ont totalisé 2,5 milliards de dollars en 2024, en recul de 18,7 % (567,5 millions de dollars) par rapport à 2023. Le déficit commercial américain avec l’Algérie s’est établi à 1,4 milliard de dollars en 2024, en baisse de 20,9 % (381,3 millions de dollars) par rapport à l’année précédente.