Société

Annaba : Une employée extorque des milliards à ses victimes

Y compris à des émigrés

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La Cour criminelle d’appel d’Annaba a condamné, tard dans la soirée de lundi, une ancienne employée de la wilaya d’Annaba et quatre autres personnes, dont un avocat qui a écopé d’une peine de prison avec sursis, à des peines allant de 15 ans de prison ferme à 5 ans de prison.

Les accusés ont été poursuivis pour escroquerie, falsification, imitation de cachets et de documents officiels afin d’obtenir des logements, des locaux commerciaux et des biens immobiliers, en utilisant de faux cachets et signatures d’anciens walis ainsi que de l’ex-secrétaire général de la wilaya.

L’affaire a été révélée à la suite d’un signalement adressé au parquet d’Annaba, accompagné d’une plainte déposée par plusieurs victimes, parmi lesquelles des ressortissants établis à l’étranger. Celles-ci affirmaient avoir été arnaquées par une femme prétendant être employée au cabinet du wali sous l’ère de l’ancien wali Djamel-Eddine Berimi, leur fournissant de faux documents d’attribution, signés et tamponnés frauduleusement.

Selon les victimes, entre 2020 et 2023, la principale accusée leur vendait des locaux commerciaux, appartements, terrains agricoles et terrains à bâtir en échange de sommes variant entre 600 millions et 4 milliards de centimes par bien. Elle leur remettait des actes officiels portant de faux visas de la conservation foncière, notamment dans les zones de la nouvelle ville Draa Errich, El Bouni et Annaba.

L’affaire remonte à 2023, lorsqu’un Algérien résidant à l’étranger a déposé plainte par l’intermédiaire de son frère, indiquant avoir été escroqué de plus de 10 milliards de centimes en échange de documents de propriété falsifiés concernant des locaux de l’OPGI, de l’AADL et des terrains situés dans des zones stratégiques et valorisées, comme Gassiot.

Les enquêtes ont révélé que la mise en cause, se faisant passer pour une employée de la wilaya, proposait aux victimes des “facilitations administratives” pour obtenir des biens immobiliers, extorquant au total 9 milliards et 500 millions de centimes en leur délivrant des faux actes d’attribution.

Il a également été démontré qu'en 2022, la suspecte avait impliqué ses deux frères dans l’escroquerie : ils étaient chargés de trouver de nouvelles victimes et de conclure des ventes fictives, parfois même dans le bureau d’un avocat ou dans des cafés, contre 625 millions de centimes le local.

Lorsque certains acquéreurs ont commencé à douter de l’authenticité des documents, la principale accusée leur a promis de “régler les problèmes administratifs”, à condition de lui remettre 500 millions de centimes supplémentaires et les anciens documents, une stratégie pour poursuivre les opérations frauduleuses.

Au fil des investigations, il s’est avéré que plusieurs actes remis aux victimes, y compris ceux portant sur des terrains vendus à 1,2 milliard de centimes, étaient entièrement falsifiés. Les victimes ont finalement découvert qu’elles avaient été piégées par un vaste réseau d’escroquerie orchestré par la fausse employée et ses complices.