Economie

Augmentation de la demande intérieure en énergie (rapport)

Le bilan énergétique national 2024 met en évidence des indicateurs quantitatifs reflétant l’activité économique locale et les évolutions du marché mondial.

  • 2
  • 3:51 Min

Le bilan énergétique national 2024, publié par le ministère de l’Énergie et des Mines, fait état d’une hausse de la consommation nationale d’énergie de 3,8 %, passant de 72,2 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) en 2023 à 74,9 millions de tep en 2024. En revanche, les exportations ont enregistré un recul de 3,6 %, pour s’établir à 93,5 millions de tep, dans un contexte marqué par la poursuite de la dynamique économique nationale, avec un taux de croissance réelle du PIB de 4,4 %, principalement soutenu par le secteur hors hydrocarbures.

Le bilan énergétique national pour l’année 2024 met ainsi en évidence des indicateurs quantitatifs reflétant l’activité de l’économie nationale et les évolutions des marchés mondiaux, avec une augmentation remarquable de la demande intérieure en énergie.

Production énergétique

La production primaire commerciale d’énergie a enregistré une légère baisse de 0,4 %, pour atteindre 169,5 millions de tep. Le gaz naturel demeure la principale source, représentant 58 % de la production, suivi du pétrole brut avec 31 %.

La part des énergies renouvelables reste marginale, ne dépassant pas 1 % de la production nationale d’électricité, laquelle demeure largement dominée par le gaz naturel (99 %).

Exportations

Le volume des exportations primaires d’énergie a reculé de 3 %, en raison notamment de la baisse des exportations de gaz naturel par gazoduc vers l’Europe (-2 %), de la chute des exportations de condensats (-22,5 %), des gaz de pétrole liquéfiés (-5,2 %) et, dans une moindre mesure, du pétrole brut (-0,1 %).

Les exportations énergétiques totales se sont établies à 93,5 millions de tep, soit environ 55 % de la production primaire commerciale, avec une prédominance du gaz naturel (51 %), suivi du pétrole brut (33 %).

Par ailleurs, les exportations de produits dérivés ont diminué de 4,7 %, sous l’effet du recul des exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) de 13,4 %, conséquence des opérations de maintenance dans les complexes de liquéfaction, tandis que les exportations de produits pétroliers raffinés ont progressé de 4,4 %.

Les pays de la zone euro demeurent les principaux clients de l’Algérie, concentrant près de 78 % des exportations, suivis par l’Asie (11 %), l’Amérique (6,6 %) et l’Afrique (4 %). Les principales destinations restent l’Italie (37 %), la France (18 %) et l’Espagne (17 %).

Production dérivée

La production dérivée, comprenant les produits raffinés et l’électricité thermique, a progressé de 1 %, atteignant 72,5 millions de tep. La production de produits pétroliers a augmenté de 4,4 %, permettant de couvrir intégralement les besoins du marché national, tandis que la production de GNL a reculé de 13,6 % en raison des opérations de maintenance dans les installations de liquéfaction.

Consommation nationale

La consommation nationale totale d’énergie a progressé de 3,8 %, pour atteindre 74,9 millions de tep, portée par la solide croissance économique du pays (4,4 %), avec une contribution du secteur hors hydrocarbures estimée à 4,7 %.

Par source d’énergie, le gaz naturel demeure le plus consommé (37 %), suivi de l’électricité (32 %) et des produits pétroliers (23 %). Les produits pétroliers ont enregistré la plus forte croissance (6,5 %), suivis de l’électricité (7,1 %).

Du point de vue des secteurs finaux, les ménages, l’industrie et le transport représentent 76 % de la consommation nationale, avec une hausse globale de 5,1 %, atteignant 57 millions de tep. La répartition se présente comme suit :

Ménages et autres secteurs : 45 %, en hausse de 4,2 % ;

Transport : 30 %, en progression de 5,5 %, tirée par la hausse de la demande en carburants pour le transport routier ;

Industrie et travaux publics : 25 %, en augmentation de 6,2 %, soutenue par la reprise de l’activité économique, notamment dans les industries mécaniques et des matériaux de construction.

Cette forte progression de la consommation, en particulier de l’électricité et des produits pétroliers, reflète la vitalité de l’activité économique, l’augmentation du nombre d’abonnés aux réseaux d’électricité et de gaz, ainsi que la capacité du secteur national du raffinage à satisfaire pleinement la demande intérieure.

Le recul des exportations de GNL et de condensats met en lumière l’impact des contraintes techniques et la nécessité d’assurer la stabilité des approvisionnements vers les marchés traditionnels. En revanche, la faible part des énergies renouvelables (1 %) souligne l’ampleur des efforts encore requis pour atteindre les objectifs de la transition énergétique.

Ce rapport annuel constitue ainsi un document de référence essentiel pour appréhender les transformations du paysage énergétique algérien, révélant un équilibre entre la satisfaction des besoins du développement interne et le maintien de la position de l’Algérie en tant que partenaire énergétique fiable sur les marchés internationaux.