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L’Algérie ramène le Conseil de sécurité sur la voie de la légalité internationale

Elle réaffirme une fois de plus que sa voix dans les instances internationales n’est pas l’écho de simples slogans, mais le prolongement d’une position de principe profondément enracinée dans l’histoire et la lutte de libération.

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Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, ce vendredi, la résolution américaine sur le Sahara occidental, prolongeant le mandat de la MINURSO pour une année supplémentaire. Onze membres ont voté pour l’adoption du texte, tandis que l’Algérie n’a pas pris part au vote.

Par cette position, l’Algérie ramène le Conseil de sécurité sur la voie de la légalité internationale, réaffirmant une fois de plus que sa voix dans les instances internationales n’est pas un simple écho de slogans, mais le prolongement d’une position de principe profondément enracinée dans l’histoire et la lutte de libération.

Lors des discussions du Conseil autour du projet américain relatif au Sahara occidental et au renouvellement du mandat de la MINURSO, la diplomatie algérienne a joué un rôle central pour rétablir l’équilibre du texte, après des tentatives dangereuses visant à vider la résolution de son essence fondée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Selon des sources diplomatiques, l’Algérie a mené une bataille politique et diplomatique intense pendant plusieurs semaines au sein des couloirs de l’ONU, afin de faire échouer un plan marocain-français-émirati cherchant à effacer la référence juridique de la question sahraouie et à la remplacer par une formule présentant l’autonomie comme “la seule solution”, consacrant ainsi une souveraineté fictive du Maroc sur ce territoire occupé depuis un demi-siècle.

Mais l’action algérienne, fondée sur la légitimité et le droit international, a réussi à imposer des amendements essentiels au texte, notamment la réaffirmation qu’aucun règlement ne peut être trouvé sans “un accord juste et équilibré entre les deux parties”, garantissant la pleine participation du peuple sahraoui à la détermination libre de son avenir.

Plus encore, l’Algérie a réussi à introduire une clause humanitaire absente de la première version, relative à la situation des réfugiés sahraouis vivant dans des conditions difficiles dans les camps.

La délégation algérienne a fait pression pour que le Conseil reconnaisse la crise du financement humanitaire qui menace la vie de milliers de familles sahraouies. Cette préoccupation se reflète désormais dans le texte final, qui “exprime une profonde inquiétude face à la rareté de l’aide humanitaire” et appelle les donateurs à agir d’urgence pour remédier à la situation.

Le dernier rapport du Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, avait d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme sur la malnutrition et l’anémie dans les camps de réfugiés — des données que l’Algérie a habilement utilisées pour mettre en avant la dimension humanitaire du conflit, souvent ignorée délibérément par certaines parties.

Par ailleurs, des sources diplomatiques citées par El Khabar ont indiqué que l’Algérie s’est opposée à des tentatives visant à réduire le mandat de la MINURSO à trois mois seulement, ce qui aurait constitué un dangereux précédent et affaibli la présence onusienne dans les territoires sahraouis occupés.

Grâce à ses efforts, le mandat a été prolongé d’une année entière, ce qui traduit la conviction du Conseil qu’il n’existe pas d’alternative à la mission onusienne pour organiser le référendum d’autodétermination.

Les mêmes sources précisent que la position algérienne ne s’est pas limitée à défendre les textes, mais s’est également attachée à “dénoncer les contradictions” de certains pays qui prônent les droits de l’homme tout en ignorant le droit d’un peuple entier à disposer de lui-même.

Malgré les pressions et tentatives de séduction exercées sur certains membres non permanents, l’Algérie a réussi à constituer un solide bloc de soutien au sein du Conseil, notamment parmi les pays africains, devenant ainsi “la voix de la conscience africaine” face aux tentatives de dilution de la cause sahraouie.

Par cette nouvelle victoire diplomatique, l’Algérie confirme qu’elle demeure le rempart avancé dans la défense de la légalité internationale et des droits des peuples, et qu’elle continuera à brandir l’étendard de la justice face à toute tentative d’imposer le fait accompli.

Pour l’Algérie, la cause sahraouie n’est pas un simple dossier régional, mais “un véritable test de la crédibilité des Nations unies” dans la défense du principe du droit à l’autodétermination, sur lequel repose la légitimité même de l’ordre international contemporain.