Le Wall Street Journal a révélé que la Maison-Blanche a donné instruction de suspendre l'imposition de nouvelles sanctions contre l'Iran, dans une démarche qui pourrait indiquer un changement dans la politique de "pression maximale" adoptée sous l'administration de Donald Trump. Cette mesure intervient à la veille d'un nouveau cycle de négociations entre les deux parties, dans un contexte de tensions persistantes autour des programmes nucléaire et balistique iraniens.
De la pression maximale à une approche plus mesurée
L’administration Trump avait suivi une politique d'endiguement envers l’Iran, la qualifiant d’« État voyou » en raison de ses programmes nucléaires et balistiques et de son soutien à divers groupes dans la région. Cela s’est traduit par un retrait unilatéral de l’accord sur le nucléaire (JCPOA) en 2018, l’imposition de sanctions économiques sévères ciblant les secteurs du pétrole, des banques et de l’industrie militaire, et la désignation du Corps des Gardiens de la Révolution islamique comme organisation terroriste. Toutefois, les récentes informations indiquent que Washington pourrait ralentir le rythme des sanctions, potentiellement pour ouvrir la voie à de nouvelles négociations.
Le dossier nucléaire : fermeté iranienne et double standard dénoncé
Du côté iranien, le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a réaffirmé que l'Iran ne renoncerait pas à l'enrichissement de l'uranium, qu’il considère comme un droit légitime en vertu du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Il a également critiqué l’ambiguïté nucléaire de l'entité sioniste— une stratégie basée sur l’implication sans reconnaissance officielle de la possession d’armes nucléaires depuis les années 1960 — alors que l’Iran subit de fortes pressions internationales.
Araghchi a souligné que l’Iran est disposé à négocier, mais pas au prix de ses droits nucléaires pacifiques « Si l’objectif est de priver l’Iran de ses activités pacifiques, alors aucun accord ne sera possible. »
Entre négociation indirecte et tensions régionales
Les relations entre les États-Unis et l’Iran ont connu plusieurs phases de négociations, notamment à Vienne, avec une médiation européenne et des échanges diplomatiques indirects. Ces discussions sont entrecoupées de sanctions américaines et de menaces iraniennes, notamment le recours au mécanisme de snapback. Les désaccords restent vifs, particulièrement sur la réduction de l’enrichissement, le programme balistique et les garanties liées à la levée des sanctions économiques.
À l’échelle internationale, les répercussions sont notables. L’Europe cherche à relancer l’accord nucléaire, mais se heurte à la position rigide des États-Unis, tandis que l'entité sioniste s’oppose à tout allègement des sanctions et mène des campagnes contre le programme iranien. Les pays du Golfe, de leur côté, expriment leur inquiétude face au développement du programme balistique iranien et à ses implications sécuritaires régionales.
Stratégie américaine : entre containment, confrontation indirecte et réalignements géopolitiques
La stratégie américaine envers l’Iran oscille entre sanctions maximales, négociations diplomatiques et pression militaire, selon les administrations successives et les dynamiques régionales. L’objectif central demeure d'empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire tout en contenant son influence régionale en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen.
Parmi les principaux leviers américains, des sanctions économiques. Un embargo pétrolier, isolement du système financier (comme l’exclusion de SWIFT), gel des avoirs liés aux Gardiens de la Révolution et au programme balistique ; une présence militaire: le renforcée dans le Golfe (porte-avions, bases) et assassinats ciblés (comme celui de Qassem Soleimani en 2020) ; une coordination avec l'entité sioniste dans des cyberattaques ou attaques ciblées contre des installations nucléaires iraniennes (ex. Natanz).
Alors que l'administration Obama avait signé l'accord de 2015, suivi d'un retrait unilatéral par Trump en 2018, les négociations de Vienne (2021–2023) sous Biden ont buté sur de nouvelles exigences (incluant missiles balistiques et rôle des Gardiens de la Révolution).
Un bras de fer complexe et durable
L’Iran, considéré comme une puissance régionale, développe ses capacités militaires et tisse des alliances stratégiques, notamment avec la Russie, la Chine et la Corée du Nord, pour contourner l’isolement. Malgré les sanctions sévères (la monnaie iranienne a perdu 80 % de sa valeur depuis 2018), les objectifs américains de geler l’enrichissement, freiner les missiles ou affaiblir les alliances Téhéran-Moscou-Pékin restent largement inachevés.
En somme, la stratégie américaine à l’égard de l’Iran reste un mélange d’endiguement, sanctions et diplomatie, mais se heurte à des défis grandissants dus au réalignement des alliances, à la montée des capacités iraniennes et à l’évolution des
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