Trois jours après la décision de retrait ou de retrait forcé du groupe Wagner, le Front de libération de l’Azawad a réagi, déclarant avoir « pris acte » de l’annonce faite par le groupe russe concernant la fin de sa mission militaire au Mali.
Dans un communiqué publié ce mardi, l’organisation a considéré cette décision comme une « reconnaissance flagrante de la perte de contrôle et de souveraineté de la junte malienne sur les forces étrangères qui opèrent en son nom », et non comme un retrait volontaire, comme il est présenté.
Basé dans le nord du pays, le mouvement a rejeté toute tentative de justifier chaque changement stratégique comme une décision souveraine, affirmant que la déclaration publique de la milice Wagner dément clairement ce discours et révèle la profonde dépendance du régime en place envers des entités militaires étrangères opérant en dehors des cadres officiels, qui décident elles-mêmes de leur présence ou de leur retrait selon leurs propres intérêts, sans le moindre égard pour les slogans illusoires promus par le régime.
Pour le Front de libération de l’Azawad, cette annonce n’est rien d’autre qu’une mise en scène médiatique, un changement de forme sans changement de fond, précisant qu’il s’agit simplement du remplacement d’un bras armé terroriste par un autre. Le passage de Wagner à l’«Africa
Corps», selon les dirigeants du mouvement – qui était encore composé de factions séparées il y a un an – ne représente pas une rupture, mais bien la poursuite de la même logique brutale, une répétition vulgaire d’un modèle fondé sur la répression, les violations systématiques des droits de l’homme et le mépris des populations locales, des pratiques largement documentées et condamnées.
Le Front a souligné que la décision du groupe russe résulte d’une défaite historique en Afrique en général – voire dans le monde entier –, laissant derrière lui des dizaines de cadavres de ses criminels et des prisonniers parmi ses premiers rangs, après la bataille bénie de Tinzaouatine.
De plus, cette décision, selon eux, ne reflète aucun tournant politique ou militaire, mais met plutôt à nu l’impasse dans laquelle se trouve la junte militaire au pouvoir, incapable sur le plan interne et humiliée sur le plan international, n’ayant ni garanti la sécurité, ni présenté la moindre vision de développement au service des peuples qu’elle prétend représenter.
Le groupe Wagner avait annoncé, il y a trois jours, son retrait définitif du Mali, suivi de préparatifs pour confier des missions de conseil et de formation à l’«Africa Corps», une structure paramilitaire affiliée au ministère russe de la Défense.
Cette décision a suscité de nombreuses lectures et hypothèses, dont la plus importante est la tentative de la Russie d’institutionnaliser sa présence et ses forces, ainsi que l’adaptation de son approche selon la vision de l’Algérie.
Commentaires
Participez Connectez-vous
Déconnexion
Les commentaires sont désactivés pour cet publication.