Le monde assiste ces jours-ci à une évolution sans précédent dans le processus de reconnaissance internationale de l’État palestinien. En effet, le dimanche 21 septembre 2025, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et le Portugal ont officiellement reconnu la Palestine comme un État indépendant et souverain.
Une décision qualifiée d’historique, d’autant plus qu’elle émane de pays historiquement alliés des États-Unis et de l’entité sioniste, ce qui traduit un changement profond dans les positions occidentales vis-à-vis de la cause palestinienne.
Rappel historique
La reconnaissance de l’État de Palestine ne date pas d’hier. En 1988, la direction palestinienne avait proclamé depuis Alger la création de l’État palestinien sur les frontières de 1967, ce qui avait déclenché une vague d’appuis et de reconnaissances internationales, notamment de la part de pays arabes, musulmans, latino-américains, africains et asiatiques.
Cependant, cet élan a progressivement faibli dans les décennies suivantes, avant de reprendre avec vigueur dans le sillage de la guerre d’extermination menée à Gaza depuis 2023, et sous la pression croissante de la communauté internationale pour mettre fin aux crimes et relancer le processus de solution à deux États.
Cartographie des reconnaissances
En septembre 2025, environ 147 pays sur 193 membres de l’ONU reconnaissent officiellement l’État de Palestine. Avec l’annonce du Royaume-Uni, du Canada, de l’Australie et du Portugal, ce nombre devrait rapidement dépasser les 150.
D’autres pays, comme la France, Malte, la Belgique et le Luxembourg, ont annoncé leur intention de suivre cette voie lors de la prochaine Assemblée générale de l’ONU à New York.
En revanche, près de 45 pays continuent de refuser cette reconnaissance, à commencer par l'entité sioniste et les États-Unis, ainsi que certains de leurs alliés comme le Japon, la Corée du Sud et quelques pays européens.
Cette situation révèle une fracture persistante au sein de l’Europe, où des pays comme l’Espagne, l’Irlande, la Suède et la Norvège ont déjà reconnu la Palestine, tandis que d’autres grandes nations hésitent encore.
D’un point de vue juridique, les experts rappellent que la reconnaissance seule ne suffit pas à établir un État pleinement opérationnel : il faut un contrôle effectif du territoire, une administration stable et une souveraineté reconnue dans les faits.
Néanmoins, cette reconnaissance représente une étape politique essentielle, car elle confère à la Palestine un statut égalitaire dans les relations internationales, renforce sa participation dans les organisations onusiennes, et constitue un levier de pression supplémentaire sur le gouvernement sioniste, notamment celui de Benjamin Netanyahou, pour revenir à la table des négociations.
Réactions contrastées
Du côté palestinien, à Ramallah comme à Gaza, les récentes reconnaissances ont été accueillies avec un mélange d’enthousiasme et de prudence. Pour beaucoup, elles symbolisent une lueur d’espoir après des décennies de négociations infructueuses. Toutefois, nombre de Palestiniens redoutent que ces gestes restent symboliques s’ils ne sont pas suivis de mesures concrètes pour faire avancer la création réelle de l’État et mettre fin à l’occupation.
De son côté, le gouvernement israélien a dénoncé ces décisions comme étant "irresponsables", les qualifiant d’obstacles au dialogue direct. Les États-Unis et certains de leurs alliés ont également minimisé leur portée, en les décrivant comme des gestes symboliques n’ayant aucun effet réel sur le terrain.
Un tournant historique
Malgré la divergence des positions, de nombreux analystes s’accordent à dire que ce qui s’est produit en septembre 2025 constitue un tournant majeur dans l’histoire du conflit israélo-palestinien.
Jamais auparavant des pays du poids politique du Royaume-Uni, du Canada ou de l’Australie n’avaient franchi un tel pas sur une question aussi sensible. Avec l’élargissement du soutien européen et international à la Palestine, la reconnaissance de son État semble en voie de devenir une réalité incontournable.
Cette dynamique exerce une pression croissante sur l'entité sioniste et les États-Unis pour accepter une solution politique juste, fondée sur la création d’un État palestinien souverain aux côtés de l'entité.
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