Le Parlement portugais a opposé, hier, un refus catégorique et quasi unanime à la proposition du parti d’extrême droite Chega, visant à reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
La motion, présentée par ce parti d’opposition, appelait le gouvernement portugais à reconnaître la souveraineté « marocaine » sur le territoire, à rompre toute relation avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et avec le Front Polisario, et exhortait ce dernier à déposer les armes pour s’engager dans des négociations avec Rabat. Mais le vote a tourné à l’avantage inverse de ce qu’espéraient Chega et le Maroc.
En effet, seul le parti Chega a voté pour le texte, tandis que le parti « Ensemble pour le Portugal » s’est abstenu. Sept formations et groupes parlementaires se sont prononcés contre, dont la majorité gouvernementale composée du Parti social-démocrate (au pouvoir), du Parti socialiste, du Parti populaire, de l’Initiative libérale, du Bloc de gauche, du Parti libre (Livre), du Parti communiste, ainsi que du Parti écologiste « Les Verts ».
Dans une réaction accordée au quotidien El Khabar, le représentant du Front Polisario au Portugal, Amar Ami, a salué une « victoire pour la cause nationale et pour le peuple sahraoui », et une « déconvenue pour toutes les tentatives de l’ennemi de dissimuler l’illégalité de son occupation du Sahara occidental au cœur même de l’Europe ».
« Le mensonge s’est effondré, et la légitimité et la justice ont triomphé du côté du peuple sahraoui», a-t-il ajouté.
Des observateurs estiment que cette décision parlementaire constitue « un acte de cohésion historique, juridique et politique », adressant un message clair aux parlements du monde entier : la légalité internationale n’est pas négociable et il n’est pas possible de légitimer le colonialisme au XXIᵉ siècle par des votes opportunistes.
Le Parlement portugais a rappelé que la souveraineté ne peut être dictée par des intérêts conjoncturels mais uniquement par le droit, que le Sahara occidental demeure un territoire non autonome en attente de décolonisation, qu’aucune acquisition de territoire par la force ne peut être reconnue et que le peuple sahraoui est seul détenteur du droit de décider de son avenir.
Ainsi, le Parlement portugais n’a pas seulement agi au nom de son État, mais aussi en défense de l’ordre international fondé sur le droit, de la dignité des peuples et du multilatéralisme, selon les analystes.
Cette prise de position intervient à la veille de l’examen, en octobre, de la question du Sahara occidental au Conseil de sécurité des Nations unies, qui devra se prononcer sur le renouvellement du mandat de la MINURSO, la mission chargée d’organiser un référendum d’autodétermination.
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